La maladie d’amour d’un crooner kiwi, aussi belle que contagieuse.
C’est en Nouvelle-Zélande qu’officie un des dignes descendants de Roy Orbison, cultivant sa voix d’or sur des mélodies country-folk inspirées par les paysages sublimes de sa petite bourgade portuaire de Lyttelton. Pourtant rien ne semblait prédisposer Marlon Williams à cet art, lui qui a fait ses gammes dans une chorale, a étudié la musique classique, et a été élevé par un papa punk maori. “Je crois que jouer de la country, c’était un peu une façon de me rebeller contre lui.”
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Après deux années de tournée intensive et une rupture douloureuse avec la divine songwriteuse Aldous Harding, le crooner signe un retour déchirant et dans un registre bien plus personnel qu’à ses débuts. En seulement un mois, il écrit quinze chansons, composées sur son piano, et non plus sur sa guitare comme à son habitude : “Ça a automatiquement changé ma manière d’écrire, beaucoup plus sensible.” S’émancipant de sa country maternelle, Marlon y condense avec délicatesse ses émotions et retranscrit son errance sentimentale : “Ce n’est pas une déclaration ou un bilan de notre propre relation, ça parle de moi, et de la manière dont j’essaie de m’en sortir. C’était purement thérapeutique.”
Un second album riche
Ce second album recense avec adresse et sans emphase, tous ses états d’âme : la tendresse (Come to Me), les doutes (What’s Chasing You), la tristesse (Beautiful Dress), la colère (Party Boy) et le sentiment d’insécurité (Can I Call You). A la fin du disque, le lâcher-prise vient soulager ce grand bonhomme – “un dénouement pour avancer et accepter” –, renouant un dialogue avec l’être aimé sur Nobody Gets What They Want Anymore. Dans ce duo désarmant de justesse, il invite Aldous à enregistrer à distance – elle à Cardiff, où elle termine à l’époque son disque Party, et lui à San Francisco (en compagnie de son groupe, The Yarra Benders, et du producteur Noah Georgeson). D’une orchestration assez épurée, le message est d’autant plus salvateur : “Je voulais vraiment veiller à ne pas distraire l’auditeur.” Aux grands maux, les grands albums.
Concerts Le 26 avril à Besançon, le 27 à Paris (Point Ephémère)
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