Avant son passage aux Inrocks Super Club le 24 avril, Maïcee revient sur ses débuts et ce qui anime, de Montpellier à Londres, sa passion pour la musique.
À l’heure où l’on écrit ces lignes, Maïcee est dans un train, direction Londres, où elle assure le soir même la première partie du trio LEJ. Sa dernière représentation en terres britanniques remonte à 2022, pour une petite date à Manchester. Alors, pour sa toute première fois dans la capitale, Maïcee est plus qu’impatiente. “Je fonce, j’ai trop hâte”, glissait-elle quelques jours avant son départ. Car son exportation outre-Manche résonne presque comme une évidence pour elle qui a grandit à Montpellier.
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Cette même évidence qui l’a poussée à chanter en anglais depuis toujours, elle qui a “appris l’anglais grâce à la musique”. Alors, quand il a été question d’écrire et d’exprimer ses premiers ressentis, “ça c’est fait naturellement en anglais”, confirme Maïcee, dont le premier EP i think my brain is weirD, sorti il y a plus d’un an, est riche de six titres presque entièrement distillés en anglais, où les paroles rappées et les productions électroniques surprennent autant qu’elles impressionnent. Travaillant en indépendance depuis ses débuts et ayant déjà investi “toutes (ses) économies”, l’artiste a fait appel au crowdfunding pour boucler l’EP et presser des vinyles afin de “marquer le coup avec un objet physique”. Résultat : l’objectif de 3 000 euros en un mois a été atteint… en quatre heures.
Sa première rencontre avec les musiques électroniques pourrait relever de l’anecdote : c’était au collège, avec ses potes, avec l’impression de se prendre dès les premières écoutes “une première grande claque” musicale. Puis une deuxième, au festival I Love Techno, institution montpelliéraine en la matière où elle se rend religieusement. De quoi se forger une culture musicale, non loin tout de même du cercle familial où l’on “ne passait que des musiques anglophones, et surtout beaucoup de rock british”. Depuis, la moindre petite pensée est retranscrite en Anglais. Une langue qu’elle se plaît de plus en plus à mêler au Français dans ses textes : “Déjà dans ma vie de tous les jours j’entremêle beaucoup les deux, donc c’est assez fluide de switcher pour moi.”
Du rap des MC’s aux vagues électroniques
C’est avec les grands classiques du rap old school américain que Maïcee fait ses armes dans la musique, construit ses premiers textes et foule ses premières scènes. “Avec le rap, je me suis direct plongée dans les paroles, j’avais besoin de comprendre ce que ça voulait dire en écoutant. (…) Je prenais des face B sur YouTube et je m’inspirais”, se souvient-elle. Elle se rappelle aussi poser sa voix et kicker sur des productions de J Dilla. De là naissent ses premiers morceaux, au croisement du jazz et du hip hop. Elle qui se voit “encore toute jeune et toute timide” assure la première partie du groupe De La Soul, entre autres. Côté musiques électroniques, là encore Maïcee est d’abord attirée par les générations précédentes, à l’instar de Prodigy, “toujours old school comme pour le rap”, sourit-elle. Elle a le déclic lorsqu’elle se décide à mixer “cette musique électronique ultra underground et rave avec du rap”. Comme un besoin d’assouvir “ce truc qui bouillonnait” en elle, de donner vie à une musique “plus agressive”.
En découle plusieurs singles, puis un EP, où Maïcee construit ses rythmes et un style parfaitement assumé : des productions électroniques ultra énergiques, lesquelles sont appuyées par un flow abrasif et des paroles rappées dans un anglais clinique. Au vu de ses dernières sorties et de sa récente invitation sur la web radio Rinse, dédiée aux musiques électroniques, on ne résiste pas de lui demander si une carrière dans le DJing se profile pour elle. “C’est carrément un plan, mais pas pour l’instant, même si j’aimerais bien apprendre à mixer pour pouvoir l’utiliser en live”, répond-elle.
L’importance du visuel
Au delà de la musique, Maïcee se construit une vraie identité visuelle, et ce depuis février 2022 et sa rencontre avec le réalisateur Maximilien Terzi, lequel est à l’initiative de trois de ses clips. Plus qu’un accomplissement, ceux-ci sont pour elle “une extension complètement naturelle de [s]a musique”. Maïcee les construit selon ses propres références, de Fallen Angels à des univers plus gothiques, à l’instar du tout récent Vampire Humaniste Cherche Suicidaire Consentant. Elle l’assure, sa passion de jeunesse pour les animés et la culture japonaise ne reste pas non plus bien loin, surtout dans son style.
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