Made in Medina est un aboutissement. Au delà du trait d’humour, l’association des mots composant le titre anglo-arabe, la consonance des syllabes et le sens qu’elles revêtent, nous éclairent sur l’harmonisation réussie entre les deux mondes antagonistes où vit Rachid, celui extérieur de la méfiance, du questionnement, de l’adaptation, celui intérieur de la fragilité, du […]
Made in Medina est un aboutissement. Au delà du trait d’humour, l’association des mots composant le titre anglo-arabe, la consonance des syllabes et le sens qu’elles revêtent, nous éclairent sur l’harmonisation réussie entre les deux mondes antagonistes où vit Rachid, celui extérieur de la méfiance, du questionnement, de l’adaptation, celui intérieur de la fragilité, du poétique. Jusqu’à présent, le dialogue musical entre ces deux espaces pouvait refléter l’âpreté d’un conflit personnel que l’intéressé tentait de résoudre en pratiquant un subtil dosage à partir de thèmes, de langages et de tonalités sensés lui garantir une forme d’équilibre. Ce savoir faire, mis en scène une fois encore par Steve Hillage, se retrouve ici à travers la présence intégrée des instruments rock, guitares électriques, programmations, batterie, et des instruments arabes, oud, bindir, qanoun, gasba… Heureux dans son malheur, Taha nous livre ici, non pas son plus beau disque mais sa plus belle mosaïque, réussissant à faire cohabiter les contrastes les plus violents, rejoignant ainsi l’idée de l’homme moderne selon Vladimir Jankélévitch, toujours proche de la dissonance, tentant de réunir tout ce que l’il aime sous le même ciel, un ciel déchiré à l’image « de nos vies écartelées« .
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