Après un petit détour rock avec Marianne Faithfull, retour sur le terrain de l’electro au Festival de Jazz de Montréal. Au programme : l’espoir local Freeworm et l’Anglais Nitin Sahwney.
La végétation, c’est du fuel, nous dit en substance le titre de l’album (vegetation=fuel) du jeune électronicien écolo Montréalais Freeworm. Et bien il avait dû en manger plein de la végétation, pour être dans une pareille forme lors de son passage au Club Soda, le gars Freeworm.
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Le Club Soda, c’est une petite salle de concert du centre de Montréal, transformable à tout moment en dancefloor furieux . C’est en tout cas le pari fait par le festival de jazz, qui pour toute sa durée a investi le lieu, le truffant de producteurs et de tripoteurs de platines triés sur le volet (Howie B, Aim, et People Under The Stairs sont attendus dans les jours à venir).
Venu bardé d’une mouture de son premier disque (malheureusement encore introuvable en France) tout spécialement prévue pour la scène et la danse, notre ami Freeworm le ver libre québécois sautillait toute la soirée comme un démon derrière ses machines, soutenu par un MC survolté, un groupe réduit et un dispositif vidéo bizarre et rigolo (on y voyait des types faire un peu de jogging, des plongeurs et des requins : jogging+requins+plongeurs=euh ?).
Rehaussant ses mélodies champêtres et ses samples nature et découverte (des petits bruits d’eau, de vent, de feuilles) de furieuses beat piqués dans les valises du hip-hop le plus guincheur, le Freeworm envoyait tout un petit public acquis à sa cause (car si vegetation = fuel, n’oublions pas non plus l’équation alcool+substances+electro=ouh ouh !) sur le chemin du plaisir, atteignant une sorte d’apothéoses lors d’un rappel extatique, mené par son mini tube Gran Manje botté aux fesses par un étourdissant sample de didjeridoo.
Bref, une jolie performance qui mettait une sacré pression à l’anglais Nitin Sawhney, convoqué pour tenir les platines jusque tard dans la nuit. Venu les mains dans les poches, avec une simple pochette de disques, l’orfèvre Sawhney n’avait pas pris une miette de son album Prophesy dans sa musette de voyage. On allait donc voir à l’ uvre DJ Sawhney.
Après un début de set un peu lymphatique et limite feignant, le petit-maître de la scène electro-tandoori britonne allait enfin finir par chauffer les platines comme il se doit, enfilant les petites perles garage et nu-jazz avec une rare désinvolture, pour tenir en haleine (biéreuse) jusqu’au bout du bout les troupes d’un Club Soda déjà sérieusement collé sur les genoux par Freeworm. La jeunesse montréalaise pouvait alors rentrer chez elle heureuse, avec dans sa tête la petite équation suivante :
Freeworm+Nitin Sawhney = allez, au lit maintenant !.
A suivre : Howie B, Aim, et People Under The Stairs.
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