Fin des Francos de Montréal : avec un Pierre Lapointe égal à lui-même, un Charlebois rigolo, et un beau concert humide de Coeur de Pirate.
D’abord commençons par un erratum. Nous vous avons parlé, lors de précédents épisodes, d’un dénommé « Deux Mamelles », qui évolue au sein (hmmm) du groupe Orange Orange, en compagnie de sa dulcinée Sabrina. Eh bien, nous avons appris, au contact de l’excellent Nicolas Tittley de Musique Plus, que ce fameux « Deux Mamelles » s’appelle en réalité Dom Hamel : vous me direz c’est moins vendeur, mais au moins c’est son vrai nom. Encore pardon mec, je me pince le téton en signe de pénitence.
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Bon, les concerts. Un programme chargé puisque nous allons regrouper deux jours en un, rapport à la pluie et à la fatigue et aux fêtes qui nous ont placé sur les rotules. On commence donc par une soirée qui réunit intelligemment JP Nataf, ex-Les Innocents, et Pierre Lapointe, tout simplement coupable des meilleurs albums de pop sortis au Québec depuis une demi-douzaine d’années. Ça se passe au Club Soda, l’une petite salle très accueillante de la ville. Comme la veille en plein air, JP Nataf déroule son album Clair et illumine ceux qui le découvrent : la salle est encore un peu clairsemée, c’est dommage. Un collègue d’une radio nationale vient se plaindre du fait que Nataf termine sont set avec Seul Alone. « Ben c’est pas vendeur quoi ». Mais mec t’as du chou farci dans les oreilles ou quoi ? C’est à peu de choses près la meilleure chanson de 2009. JP Nataf termine son concert alors que les adeptes de Pierre Lapointe arrivent tranquillement dans la salle. Le jeune chanteur, qui a encore pris de l’ampleur avec Sentiments Humains, son dernier album, présente des chansons amplement réarrangées. On aime tout particulièrement la version de Au 27 100 Rue des Partances revisité comme un générique d’émission pour la jeunesse. « Si vous sortez de la salle déçu par mon concert, eh bien, ça veut tout simplement dire que vous n’avez aucun goût », plaisante Lapointe derrière son piano.
On quitte Lapointe pour aller voir Robert Charlebois. Les Québécois disent que ça ne les fait plus rire, Charlebois. Franchement le mec est plutôt assez en forme pour son âge. Les versions de ses morceaux psyché sixties sont assez drôle. « Vous vous souvenez de cette période ? » lance-t-il au public. Et le public dit ouais. Et Charlebois leur répond : « Eh ben c’est que vous n’étiez pas là, car moi je ne me souviens de rien ». La salle rigole. Il chante un peu, c’est bon enfant. Ça doit faire un peu pareil aux Québecois qui voyaient Henri Salavdor chez nous. On trace au Métropolis retrouver Rachid Taha. C’est un habitué de Montréal, et le public s’est déplacé en masse. Bon Rachid a un peu forcé sur le Pastis 51, ou alors c’est le décalage horaire, mais son groupe assure grave et le concert se déroule plus ou moins comme il faut, hic. On file ensuite du côté de la Place des Spectacles, où Thomas Fersen donne un grand concert gratuit. Lui aussi est un habitué de Montréal : l’endroit est peut-être un peu grand pour ses miniatures, mais Fersen compense par une bonhomie et un naturel qui font le job. Ensuite on boit des coups avec Frédéric Martel, l’auteur de Mainstream, qui est de passage à Montréal, avant de finir au Shag, où l’on retrouve des gens qui nous reprochent d’avoir manqué quelques saouleries. Ben quoi ?
Le lendemain, je vous jure : il pleut des trombes d’eau. Un temps à ne pas mettre un Français Dehors. On brave quand même les trombes d’eau pour aller voir Cœur de Pirate. Le concert est en plein air, elle a invité tous ses amis, Dumas, Tricot Machine, The Stills. Le public est sous les parapluies ; mais Béatrice Martin a du cœur à revendre et son concert est une vraie réussite : elle le finit avec une version collective d’Etienne d’Août qui confirme l’emprise de Malajube sur les Francos. On file ensuite voir Bernard Adamus qui a lui aussi un cœur énorme, mais on a un peu de mal avec sa section de cuivre. Puis c’est un dernier Shag, avec Tricot Machine qui s’est déguisé en Micot Trachine, pour passer des morceaux totalement vintage : dont C’est L’Amour de Léopold Nord et Vous, et surtout, pour conclure cette chouette quinzaine, Les Divas Du dancing de Philippe Cataldo. Rien que pour ça, Les Francos de Montréal, même les deux pieds en Amérique, reste le meilleur festival de musique francophone.
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