Jour 2 des Francofolies de Montréal, avec un Gaëtan Roussel au top, les Québécois d’Orange Orange, et une performance dingue de Sexy Sushi.
Ouais je sais c’est bon on a manqué Salomé Leclerc qui avait l’air très jolie et aussi Mélanie Pain. On est débordé vous croyez quoi ? Du coup on commence par Gaëtan Roussel au Club Soda. Si vous êtes borné du genre « ouais j’aime pas Louise Attaque » je vous conseille de faire un effort et d’écouter ce disque je pense que ça risque de vous faire progresser un peu dans la vie. L’album s’appelle Ginger, il est d’une richesse assez dingue, et on se disait que ça serait plutôt compliqué de le reproduire sur scène. Eh bien Gaëtan Roussel y arrive : avec une armée de musiciens, plus efficaces les un que les autres, dont se batteur chevelu aperçu chez PacoVolume qui tape comme très fort.
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Les morceaux s’enchaînent avec une grâce incroyable (Direct sur Tokyo, le tubesque, Inside Outside, Dis-moi encore que tu m’aimes, Mon Nom), jusqu’à Trouble pour lequel Roussel convoque un invité de marque : Gordon Gano des Violent Femmes (producteur des deux premiers albums de Louise Attaque). C’est un moment assez unique, et le Club Soda ne s’y trompe pas, et c’est complètement transi qu’il laisse Roussel s’en aller sur une reprise du Psycho Killer des Talking Heads qui fait vraiment du bien par où elle passe, hein. Le gars Gaëtan revient ensuite au combat avec le morceau qu’il a écrit pour Mammuth, le film des Grolandais Benoît Delépine et Gustave de Kervern, et avec une dernière version de Love Hurts jouée par son bassiste, qui ma foi se débrouille plutôt pas mal. Gaëtan Roussel achève ce concert en vainqueur : le type n’est pas très expansif mais son sourire fait plaisir à voir devant cette salle complètement conquise, qui tape sur tout ce qu’elle trouve (aïe) pour le faire revenir une dernière fois.
On file en coulisse le féliciter, et là, ma bonne dame devinez sur qui on tombe ? Bouchon. Je ne sais pas si vous avez vu le documentaire sur la tournée américaine de Justice, mais Bouchon, c’est tout simplement le tour manager le plus classe du monde. Un gars ultra drôle, qui aime manier les armes et donc vous imaginez comme l’Amérique du Nord est un terrain de jeu à la coule pour lui. Il nous raconte une anecdote sur une partie de paint-ball avec les types de Justice, on rigole pas mal je vous jure, et puis on part en direction du Cabaret Juste Pour Rire (mais on y va pour de vrai je veux dire, pas juste pour rire, enfin on se comprend) pour une triple affiche qui accueille les Québécois d’Orange Orange, les Belges de Surfing Leons (avec Mathieu Fonsny, ex-stagiaire aux Inrocks). Orange Orange est assez séduisant sur scène, enfin surtout sa chanteuse Sabrina, qui nous dit-elle célèbre ce soir ses trois ans d’amour avec Deux Mamelles (c’est le nom de son camarade de scène). Profitez-en les jeunes, après c’est que de la montée, Tourmalet style.
Leur concert et plutôt cool, notamment cette version complètement déglingos de Je danse dans ma tête de la copine Céline Dion, et cette chanson qu’on avait repéré voilà quelques années, Et je pleure. C’est ensuite au tour de Surfing Leons de venir jouer un set électro très complet, où se mélangent dubstep, eurodance, bangers avec scie incorporée et morceaux plus rigolos. La salle danse, sans savoir vraiment ce qui va lui arriver. Parce qu’à la salle, il va lui arriver Sexy Sushi. Attention. Laurent Saulnier, le programmateur des Francos, est hilare avant même le début du concert.
Le groupe arrive dans la pénombre, grimpe sur un petit strapontin, et commence à chanter sur un beat électro assez martial. En bas à côté d’eux, on voit des plantes vertes, vous allez comprendre. Alors que le gars du groupe (Mitch Silver), toujours avec son horrible jogging des Pays de Loire, descend s’occuper des machines, la chanteuse Rebeka Warrior prend lentement possession des manettes. Et je vous jure, c’est dingue. Plus ça avance, plus la salle du Cabaret Juste Pour Rire eh bien elle rite. Rebeka Warrior prend les pots de fleurs et les dépote et les jette dans la foule mettant du terreau un peu partout. Elle monte au balcon et jette des chaises sur les gens, elle hurle dans son micro des insanités, se fait porter par la foule, boit absolument toutes les bières qu’on lui offre, fait monter vingt personnes sur la scène, balance ses bagues lumineuses dans la foule, se fout à poil ou presque ou tout du moins enlève le haut.
Les gens se demandent se qui se passe mais tout le monde est dans le truc. Un type envoie un message pour prévenir que c’est la bonne ambiance au Shag mais mec tu es fou c’est ici que ça se passe. Didier Wampas et Peaches se sont réincarnées en une seule et même personne qui réalise peut-être la plus grosse performance scénique (sa mère) de ce festival. On termine épuisé, on prend la direction la direction du Shag pour une ou deux binouzes (on y croise d’ailleurs Guéguette Roussel qui est venu s’en jeter une ou deux aussi, et sa manageuse Clarisse qui danse sur du dubstep à un moment donné). Sexy Sushi nous a tué, et c’est finalement assez vite que l’on repart du côté de l’hôtel reprendre un peu de forces, on se dit que c’est mieux. Cette réflexion est l’atout des hommes d’expérience.
Photos : Audrey Cerdan
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