Avant les comptes-rendus quotidien du festival montréalais de jeunes pousses du cru, petite sélection, en sons et vidéos, de nos dix pré-chouchous, extraits d’une programmation plus riche que jamais. Et déjà une conclusion : au Québec, le temps est au beau fixe.
Showcase réunissant jeunes pousses majoritairement québécoises, leurs publics déjà conquis ou des curieux avides de découvertes ainsi que des délégués internationaux (journalistes, tourneurs, responsables de labels ou de festivals), M Pour Montréal est chaque année l’occasion de prendre la température créative de la Belle Province, et accessoirement de l’Ontario avec la présence de quelques groupes de Toronto. Bonne nouvelle : la température est cette année plutôt tropicale, avec une programmation a priori excitante et, on est prêts à le parier, a posteriori pleine de petits groupes appelés à s’exporter un peu partout dans le Monde.
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M Pour Montréal, dont la programmation complète se trouve à cette adresse, se déroulera du 19 au 21 novembre. Nous y serons et nous vous rendrons compte, jour après jour, des découvertes passionnantes, confirmations évidentes ou, éventuellement, déceptions rageuses. Avant cela, petite sélection des dix que l’on suivra de particulièrement près -sachant qu’on risque également de ne pas lâcher d’une semelle Malajube, You Say Party! We Say Die! ou Caracol, pour ne citer que trois des absents de cette sélection forcément restrictive.
Marie-Pierre Arthur
Chansons rondelettes et airs caressants, paroles à déguster et mélodies à rêver la tête en l’air, production pointilliste et voix acrobate, Marie-Pierre Arthur est sans doute, tout le monde l’affirme au Québec, l’une des têtes à suivre de plus près ces tous prochains mois. Et l’une des têtes d’affiche les plus évidentes de M Pour Montréal.
La Pathère Rose
C’est quand la pop québécoise prend les chemins de traverse improbables qu’on lui connaît, quand elle s’invente une propre école buissonnière qu’on la trouve la plus passionnante : La Patère Rose est l’un de ces groupes qui ne sait, c’est heureux, jamais rester dans les clous de la logique pure, mais trouve pour sa pop aux délicieux bonbons mélodiques quelques arabesques, notamment rythmiques, toujours passionnants.
dd/mm/yyyy
Battles et Foals se sont trouvés des cousins. Ils habitent Toronto, font du rock comme s’il s’agissait de maths, mais pensent aux maths comme comme à une magie, noire évidemment : esthétiques, ésotériques, carrés, violents et terriblement obsédants, portés par des rythmiques dingos et une voix acide rappelant parfois celle de Perry Farrell, le groupe commence à faire beaucoup parler de lui. Bientôt, on en mettrait notre main à couper, il laissera tout le monde sans voix –notamment sur les scènes qu’ils brûlent lors de leurs passages.
Parlovr
Ca rutile et ça chrome sec chez ces locaux qui risquent fort de passer assez vite, voire très très vite, les frontières, même océaniques : dans ces mélodies pleines de souffle, ces guitares pleines de fougue, ces refrains superglue, cette production à l’horizon large et aux superpositions passionnantes, dans ces chansons épiques et braves, on retrouve une partie de ce qui nous a fait fondre chez Arcade Fire. Et d’autres choses encore.
Fucked Up
Fucked Up n’est pas né de la dernière pluie, acide évidemment. Mais le groupe de Toronto s’est emparé d’un important prix local, le Prix Polaris, et est sans doute l’un des plus impressionnants pyromanes scéniques des dernières années : on a assez hâte de voir combien de membres seront bleuis, combien d’os seront endoloris, combien de ciboulots seront rendus dingos par le punk incandescent de la troupe. On est aussi impatients de voir dans quel état ils laisseront le grand Metropolis.
Silly Kissers
Locaux. Foldingos. Exubérants. Enthousiasmants. Ils étaient, quand on les a croisés une première fois l’été passé lors du MEGn un poil « croches » sur scène, pour reprendre la terminologie locale, donc pas encore super en place. Mais les morceaux sont là, et bien là : une pop Montypythoniens bourrés de contre-pieds dingos et de mélodies roudoudous, des chansons folles en hydres à huit têtes, chacune une bulle multicolore de gomme balloune aux lèvres et aux zygomatiques, un show improbable aux mimes dégénérés, et une chanteuse affreusement craquante, à tomber raide en 5 secs.
Miracle Fortress
Pour être déjà follement tombés amoureux de leur extraordinaire et impressionnant Five Roses, tout en morceaux en strates interstellaires, tout en mélanges ultra-efficaces entre pop pure, kraut sautillant et psychédélisme léger, on attend déjà avec une folle impatience de voir ces Montréalais sur scène -et surtout de voir vers quelles nouvelles terra incognitas les mois passés les ont menés.
The Luyas
Une voix dont la sensualité réveillerait la libido d’un Pape éteint, des morceaux aussi tordus que spacieux, suspendus dans une grâce ravissante, doucement expérimentaux et très rapidement obsédants, rappelant parfois dans leurs détours magiques les recherches naturalistes des Islandais Mum : on parie beaucoup de rêves éveillés sur les montréalais The Luyas.
Champion & ses G-Strings
Il a fallu quelques longues années à Maxime, alias Champion, pour donner une suite à son Chill’em All, qui a sur scène allumé quelques impressionnants incendies un peu partout dans le monde. Mais le temps n’a pas étouffé les velléités du Montréalais chef d’orchestre électrique : son nouveau Resistance, pour lequel il s’est entouré de nouveaux collaborateurs, et notamment d’une nouvelle voix masculine, risque de cartonner encore un peu plus que son prédécesseur, notamment sur scène.
Silver Starling
Proche des Stars, d’Arcade Fire ou de Torngat, Marcus Paquin a apparemment su prendre un peu du meilleur de chacun d’eux : armé d’un sens mélodique patent, d’un songwriting capable de chansons aux belles évolutions et aux harmonies prégnantes, Silver Starling semble faire de chacun de ses morceaux un petit classique instantané de rock sensible, tout autant taillé pour les radios internationales que pour les intimités chamboulées.
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