Nouveau fer de lance du rock made in France, le power trio de Saintes frappe très fort avec “Breathe In/Out”.
L’histoire de Lysistrata ressemble fortement à un conte de fées, étant entendu que la fée électricité est ici la première concernée. Il était donc une fois trois petits gars originaires de la région de Saintes qui, animés par une passion pour le rock pur et dur, vont monter un groupe ensemble et connaître une ascension aussi fulgurante que leur musique. Conférant un éclat maximal au format du power trio, Ben Amos Cooper (batterie, chant, piano, clavier), Théo Guéneau (guitares, chant, percussions) et Max Roy (basse, chant) propulsent un rock tendu à l’extrême, bruitiste et jusqu’au-boutiste, dont la virulence rythmique n’a d’égale que la magnificence sonique. Plus criés que chantés, des vocaux (en anglais) jaillissent par endroits et exacerbent l’intensité du bouillonnant magma instrumental. Sans répit ni concession, une musique en état d’urgence.
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Un souffle tempétueux de cinquante minutes
Impulsé en 2013, Lysistrata apparaît aujourd’hui comme l’un des nouveaux (incandescents) fers de lance du rock made in France – une réputation due en particulier à leurs ra(va)geuses prestations scéniques, authentiques orgasmes électriques. Loin de n’être que de pâles succédanés de leurs concerts, leurs disques en restituent très bien la puissance. On avait pu le constater avec The Thread (2017), leur excellent premier album, on le remarque encore – et peut-être davantage – avec Breathe In/Out, qui vient de paraître et emporte tout sur son passage. A l’instar de son prédécesseur, ce disque a été mis en boîte aux studios Black Box, Michel Toledo se chargeant de l’enregistrement et du mixage.
“Tous les morceaux ont été enregistrés live, au plus près du son que nous pouvons produire sur scène, précise Max Roy. Nous changerons peut-être de méthode à l’avenir mais c’est vraiment celle qui nous correspond le mieux actuellement.” On ne peut que l’approuver en écoutant Breathe In/Out, dont le souffle tempétueux ne retombe pas une seule fois au cours des cinquante minutes que dure l’album. Démarrant tambour battant avec le frénétique Different Creatures, balançant deux claques magistrales (End of the Line et Against the Rain) qui sonnent comme des inédits de Slint sous speed, il poursuit sans faiblir jusqu’au long et convulsif Middle of March : imparable, de bout en bout.
Breathe In/Out Vicious Circle/L’Autre Distribution
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