1994 fut l’année de la femme dans le rock indé : soudain, des craquettes émancipées grimpaient à l’assaut des charts, semaient une affriolante zizanie dans les sphères machistes du rock britannique et, contrairement à leurs ancêtres girls-groups des sixties, prouvaient qu’elles savaient écrire. Las, toute conquête fait des victimes. Pour une Björk ou une PJ […]
1994 fut l’année de la femme dans le rock indé : soudain, des craquettes émancipées grimpaient à l’assaut des charts, semaient une affriolante zizanie dans les sphères machistes du rock britannique et, contrairement à leurs ancêtres girls-groups des sixties, prouvaient qu’elles savaient écrire. Las, toute conquête fait des victimes. Pour une Björk ou une PJ Harvey justement montées en grade, combien de fantassins tombés au champ d’honneur (Sleeper, Veruca Salt) ou portés déserteurs (Breeders, Elastica) au moment de franchir la deuxième ligne de front ? Echobelly ne déroge pas à ce destin cruel. Le précédent On accusait déjà des airs de « malgré-nous », ces combattants de l’absurde sans cause ni conviction. Lustra sonne l’heure de la retraite anticipée pour le groupe de Sonya. Le pire étant que les compositions de Lustra n’ont même pas le panache de choquer ou irriter, trop anodines et lâches pour même être remarquées. I can’t imagine the world without you, clamait l’Echobelly fougueux du premier album. On peut très bien l’imaginer aujourd’hui.