Qui est Jonathan Saul Kane ? Il est le parrain, le grand mogul, le sniper au 22 long beat, le moine-soldat du hip-hop explosif, soufre, sucre et salpêtre, le grand frère chimique original, le ninja noir des platines, Fu-Manchu, Fantomas, Tamerlan, la brute et le truand, le loup-garou de Londres, le requin des mers du […]
Qui est Jonathan Saul Kane ? Il est le parrain, le grand mogul, le sniper au 22 long beat, le moine-soldat du hip-hop explosif, soufre, sucre et salpêtre, le grand frère chimique original, le ninja noir des platines, Fu-Manchu, Fantomas, Tamerlan, la brute et le truand, le loup-garou de Londres, le requin des mers du Sud, le vengeur masqué, le puppet master, la racine du mal, le demi-dieu. Il est Depth Charge et Depth Charge est de retour. Cinq ans après un premier album fondamental et contre toute logique commerciale, Depth Charge sort coup sur coup deux albums, Lust et Lust 2. Si le monde c’est-à-dire les Chemical Brothers, Daft Punk, Primal Scream, Death In Vegas a fini par rattraper Depth Charge, Depth Charge n’a rien fait pour s’attirer les faveurs du monde. Lust et Lust 2 sont sans surprise : deux Robocop de kevlar équipés de breakbeats dernier modèle, qu’on préférerait ne pas rencontrer au coin d’une rue sombre. Deux recueils des éternelles obsessions qui ont bâti la légende de J. Saul Kane : le sexe (plutôt hardcore, plutôt avec des Japonaises), les films de série B (plutôt western et kung-fu), le foot (plutôt brésilien). Le doré Lust, plus dense et plus dansant que le rouge Lust 2, est un album énorme. Après une pochette intérieure à ranger hors de portée des enfants, Lust enfourche la Harley Davidson de Gainsbourg pour se lancer dans un dédale de basses souterraines, de guitares putrides, de beats cyberpunks, de dialogues samplés et de gémissements suspects. Et une fois que la charge sous-marine a explosé, difficile d’échapper à l’onde de choc, au discoïde Blue lipps, à l’implacable Sex sluts ‘n heaven, à l’abyssal 21.3.1993.
Par comparaison, plus down-tempo, plus exotique, si on peut dire que le curare est plus exotique que la strychnine, Lust 2 a l’air un peu timoré. Album de dub glauque, borgne, hip-hop malade qui rampe comme un serpent dans la boue, se glisse dans vos enceintes et dégouline sur votre moquette, Lust 2 est l’âme damnée de Lust et son indispensable partenaire dans l’enfer d’une bonne discothèque.
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