Intronisé MC au phrasé le plus rapide du monde, l’américain Busdriver, fort de son nouvel album Cosmic Cleavage, est en tournée française début mai. L’occasion d’en apprendre un peu plus sur ce personnage haut en couleurs et de télécharger un MP3 du morceau Unnecessary Thinking, extrait de son album.
Si Busdriver était véritablement un conducteur de bus, on l’imaginerait bien dans un remake fantasmagorique du premier film de la série Speed. En lieu et place de l’horripilant Keanu Reeves, il aurait transformé cette satanée bécane en lupanar psychédélique, où son phrasé déluré et sa tchatche hallucinée aurait eu raison du vilain terroriste poseur de bombes.
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Originaire de Los Angeles, Busdriver – de son vrai nom Regan Farquhar ? est tombé dans la marmite hip-hop dés son plus jeune âge. Son père, Ralph Farquhar, scénariste de séries télé allant de Happy Days à Fame, a en effet écrit le scénario de l’un des premiers films sur le hip-hop, le méconnu Krush Groove (1985), où quelques pionniers comme Run DMC, Kurtis Blow ou encore The Fat Boys y font leur apparition.
Plongé dans l’effervescence hip-hop, le jeune Regan ne tardera pas à travailler sa voix. A 13 ans, en compagnie de son groupe 4/29 (en référence à la date de début des émeutes de Los Angeles en 1992), il publie ses premiers morceaux dans un relatif anonymat. Durant les années 90, Busdriver va frayer avec quelques fines lames de l’underground comme Aceyalone ou Freestyle Fellowship, développant ses incroyables aptitudes au micro lors de séances open-mic enfumées.
Ses deux premiers albums solo, Memoirs of the Elephant Man et This Machine Kills Fashion Tips, sortis respectivement en 2001 et 2002, permettent de se familiariser avec l’univers pas banal de ce MC. A mi-chemin entre les élucubrations de Busta Rhymes et les folies du label Anticon, son rap ne fait pas l’unanimité : ses détracteurs lui reprochent notamment ses morceaux bordéliques, sans queue ni tête. Les autres adhérent sans retenue et font de lui l’un des secrets les mieux gardés du hip-hop américain.
Mais c’est avec le novateur The Weather, album réalisé avec le rappeur Radioinactive et l’électronicien Daedelus, que Busdriver va définitivement quitter les sphère connues de la musique : mélange de hip-hop, de cabaret et de free jazz, The Weather a encore aujourd’hui peu d’équivalent dans le hip-hop ? et dans la musique en général.
Aujourd’hui, cet américain incompris s’est exilé chez ces cousins anglais de Big Dada, filiale hip-hop de Ninja Tune, chez qui il publie son nouvel album Cosmic Cleavage. Moins furieuse qu’auparavant, sa musique perd en folie (un peu) ce qu’elle gagne en efficacité (beaucoup). Derrière lui, on retrouve aux platines Daddy Kev (Celestial Recordings) et D-Styles, issus de la mythique tribu de turntablist Invizbl Skratch Piklz. Pour découvrir cet album, lesinrocks.com vous propose de télécharger au format MP3 le titre Unnecessary Thinking, où Busdriver fait micro commun avec l’excellent Abstract Rude.
Bientôt en tournée française avec ses nouveaux amis de TTC, avec qui il partage cette vision burlesque du hip-hop, Busdriver devrait prochainement avoir beaucoup de nouveaux amis dans son bus flambant neuf
Retrouvez Busdriver et TTC en live le 4 mai à Paris (Bataclan), le 6 à Bordeaux (Barbey Rock School), le 7 à St Etienne (Hall C), le 8 et le 9 à Nancy (Terminal Export), le 12 à Rennes (L’Antipode) et le 13 à Evreux (L’Abordage).
Avec l’aimable autorisation de Ninja Tune
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