C’est un bel écrin crème, prisonnier d’un calque, avec une texture toute douce au toucher et des colliers de bulles un peu méduse qui courent sur quatre disques. Illustration plastique parfaite de l’élégance suave, de la luxuriance énigmatique et de la minéralité vaporeuse des Cocteau Twins, Lullabies to Violaine sécrète l’intégrale de leurs singles, de […]
C’est un bel écrin crème, prisonnier d’un calque, avec une texture toute douce au toucher et des colliers de bulles un peu méduse qui courent sur quatre disques. Illustration plastique parfaite de l’élégance suave, de la luxuriance énigmatique et de la minéralité vaporeuse des Cocteau Twins, Lullabies to Violaine sécrète l’intégrale de leurs singles, de 1982 à 1996. Soit quatorze ans d’une carrière riche en albums (neuf) et rebondissements (amour, déboires et abus), débutée courant 1979 à Grangemouth, un petit port écossais mort d’ennui.
{"type":"Pave-Haut2-Desktop"}
Robin Guthrie et Will Heggie n’ont pas 20 ans quand ils décident de fonder les Cocteau Twins (comme leur chanson préférée des Simple Minds). Dans la discothèque locale ? caverne post-punk ?, Robin flashe sur Elizabeth Fraser, qui devient bientôt la voix officielle du groupe. Entre foudre et cristal, tout en échos choraux, son timbre sinusoïdal épouse amoureusement la basse sépulcrale, les guitares distordues et la boîte à rythmes qui composent la new-wave du groupe. Après Peppermint Pig, amputé de Heggie, le trio devient duo. Puis à nouveau trio à l’arrivée du bassiste Simon Raymonde sur l’envoûtant The Spangle Maker (1984).
En cela, le premier CD, qui contient aussi l’immense Aikea-Guinea (1985), est de loin le plus passionnant des quatre. Avec Raymonde, le son des Cocteau Twins s’amplifie et se décuple dans l’atmosphère. Aquatique. Des incursions tantôt jazz tantôt baroques, mais aussi beaucoup de drogues, viendront densifier, sinon abstraire, sa structure. Planante. De plus en plus sirène orientale, Fraser envoûte une décennie sereine (85-95) comprise entre Tiny Dynamine et Twinlights. Le dernier CD clôt l’histoire avec les expériences électroniques d’Otherness et le ravissement classique de l’ultime album Milk & Kisses. L’impression d’avoir ouvert un vieil album photo avec des roses séchées en marque-pages.
{"type":"Banniere-Basse"}