Avec son quatrième album, un chanteur trop rare pare l’hiver de couleurs pastel.
Major Tom beau comme Bowie en goguette sur Pluton, Ludéal, idéal dans l’exercice flageolant d’un timide désespoir (Là où tu restes), remet pour la troisième fois le couvert d’une chanson de l’étrange, changeant de défroque à chaque refrain. Parfois ondoyant comme les mystères de l’Orient (Aussi torride, et “son strass qui brille dans les pupilles d’aspics”), parfois quasiment liturgique dans l’amour fondu et fondant (Bel être et des déclarations aussi définitives qu’exclusives), le chanteur conçoit de drôles de villes à l’architecture de tours tourmentées et, comme Diogène, y cherche un frère.
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Alors, ces refrains mystérieux croisent la mort (A toi adieu) et “des amis disparus (qui) reviennent sans cesse, jusqu’à ce troublant rai de lumière fais-moi partir/je crois que je suis prêt”. Le dandysme apparent – on évoquera plutôt une rare élégance – de celui que l’on a hâtivement célébré comme héritier de Bashung (la présence de Jean Lamoot à la réalisation ne fait que conforter les paresseux) s’infléchit alors vers une fragilité souveraine. Pour un art tout en nuances, une élégie onirique de “molles odyssées”.
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