La gagnante de l’édition 2010 de Nouvelle Star s’impose par un profil décalé qui n’étonne pourtant plus personne. La saison de trop ?
1 > La Beth Ditto française
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A l’instar des anciennes candidates Amel Bent ou Miss Dominique (avant son extrême makeover qui l’a rendue méconnaissable), Luce est une jeune femme tout “en courbes et en rondeurs”, au physique généreux “genre fellinien, un peu à la Botticelli, tu vois ?” Une silhouette hors norme totalement assumée par la candidate, qui ne s’est jamais privée de la souligner de prime en prime par des robes toujours ultraféminines aux couleurs pompières. Et qui dit rondeurs bien habillées et voix de qualité, dit comparaison immédiate. Car à Nouvelle Star, on aime bien mettre les gens dans des cases.Au troisième prime, la référence est lâchée par Marco “viens me chercher” Prince : “Aux Etats-Unis, il y a un groupe qui s’appelle Gossip, avec une chanteuse qui s’appelle Beth Ditto. On est obligé d’y penser de la bonne façon.” Sinon la mauvaise façon, c’était quoi ?
2 > Le côté clown cool
Très rapidement, la candidate s’est démarquée de ses amis hyper premier degré “tellement contents de vivre cette incroyable aventure humaine qui les fait aller jusqu’aux limites d’eux-mêmes” par un sens affiché de l’autodérision et une fantaisie authentique. Des qualités quelque peu surjouées et mises en avant au fil des primes par la production. Il faut reconnaître qu’à Nouvelle Star – par définition, usine de stéréotypes de la contre-culture mainstream –, entre François, le candidat “rockeux” aux faux airs d’un vendeur de The Kooples ; Ramon, le latin lover au nom de jambon ibérique ; et Stéphanie, la teuffeuse à dreads peroxydées, il ne manquait plus que la “ronde rigolote à l’univers excentrique”.
3 > Le stylisme rock
Il existe sur terre une catégorie de gens qui pensent que pour donner une image rock à quelqu’un, il suffit de lui coller des badges. Les stylistes de Nouvelle Star en font partie, habillant chacun selon sa pseudo-personnalité avec les plus gros clichés du genre. En tant que décalée-déglingos, Luce écope donc d’un uniforme complet : collants flashy, trucs dans les cheveux, rivière de pendentifs, perfectos, broches ultravoyantes, robes bigarrées et… badges. Une excentricité à peine conventionnelle, complètement marketée et un tout petit peu cheapos.
4 > Le truc dans les veuchs
Après la barrette de Julien Doré, les grosses lunettes de Camélia Jordana, l’eye-liner de Soan, les cheveux gras de Steeve Estatof et le faciès de tortue de Christophe Willem, il y aura désormais le bijou de cheveux de Luce. Petit noeud, grosses plumes ou tulle fluo, le signe distinctif de la gagnante 2010 est facilement reconnaissable et plutôt flatteur. Il donne à cette jeune étudiante infirmière de 20 ans un petit côté Julie Depardieu, complètement à l’ouest, sincère, touchant et beaucoup moins ingénu qu’il n’y paraît. Que penser alors de cette histoire selon laquelle Luce aurait passé le casting de l’émission en raison d’un pari, ambitionnant seulement de finir dans la rubrique “Les Inoubliables”, qui compile les pires prestations en mode foutage de gueule odieux ? Une théorie appuyée par le port de fausses moustaches lors des deux premiers castings. Mauvaise tactique, celles-ci lui ont donné un côté irrésistiblement “indé-t’es-trop-maboule” à la CocoRosie. Exactement comme Julien Doré qui déboulait en 2007 armé de son ukulélé. Une impression de déjà-vu un peu lassante. On a fait le tour là, non ?
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