Ces Sons And Daughters ont grandi dans une indifférence telle que, chose rare, ce premier album n’a dans un premier temps été disponible qu’en import dans leur ville-mère, Glasgow ? seul un label américain a eu l’ouïe assez fine pour sentir le beau coup. Puis l’excellente maison londonienne Domino a fait fonctionner son radar à […]
Ces Sons And Daughters ont grandi dans une indifférence telle que, chose rare, ce premier album n’a dans un premier temps été disponible qu’en import dans leur ville-mère, Glasgow ? seul un label américain a eu l’ouïe assez fine pour sentir le beau coup. Puis l’excellente maison londonienne Domino a fait fonctionner son radar à tubes : la vague Franz Ferdinand (autres fameux Glaswégiens, dont Sons And Daughters a fait la première partie aux Etats-Unis) pas encore totalement déroulée, il fallait déjà penser à la suite.
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Conçu donc dans l’ombre et les vapeurs du secret, Love the Cup, premier album du quatuor paritaire, condense ses coups fins sur ving-cinq petites minutes et sept morceaux uppercutants. Fameuse course contre la montre, objet urgent et incandescent, il est un orgasme qui ne se dévoile que dans une parfaite concision : pas le temps de divaguer, de penser à autre chose, de décrisper les mâchoires. Les deux hommes et deux femmes (dont la chanteuse Adele Bethel ou le batteur David Gow, déjà croisés aux côtés d’Arab Strap) ressemblent à deux couples en fuite dans un road-movie noir, périple sensuel et violent : se dépêcher de jouir avant la corde raide.
On retrouve dans le rock raffiné et mélodique des Ecossais les saillies brûlantes des Kills, la bestialité et la sécheresse sexuelle de PJ Harvey, et une puissance dansante digne de leurs copains Franz Ferdinand. Mais cette danse est la dernière valse du condamné, la gigue d’un pendu à la langue bleue : habité dans ses veines folk de fantasmes d’americana sombre et sous l’emprise de l’Homme en noir (un titre s’intitule carrément Johnny Cash), le splendide Love the Cup prend cette coloration tragique que l’Amérique réelle révèle jour après jour.
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