Le 17 octobre, David Ziggy Marley aura 38 ans, et sera de deux ans plus âgé que ne l’était Bob Marley, son père, lorsque la maladie le faucha. Devenir plus vieux que son père suffit-il pour autant à éloigner cette fatalité qui le condamne depuis toujours à n’être qu’un fils ? Sur Love Is My […]
Le 17 octobre, David Ziggy Marley aura 38 ans, et sera de deux ans plus âgé que ne l’était Bob Marley, son père, lorsque la maladie le faucha. Devenir plus vieux que son père suffit-il pour autant à éloigner cette fatalité qui le condamne depuis toujours à n’être qu’un fils ? Sur Love Is My Religion, son second album solo, on retrouve un timbre de voix, un phrasé, des thèmes qui viennent confirmer cette filiation artistique avec le roi du reggae dont on se demande si elle n’a pas plombé sa carrière, entamée quand il avait 11 ans.
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A l’époque, Ziggy chantait avec ses sœurs Cedella et Sharon et son frère Stephen dans un groupe, les Melody Makers, se voulant l’équivalent jamaïcain des Jackson 5. Leur premier disque, en 1979, Children Playing in the Streets, était une composition signée papa. Les Melody Makers ont donné leur premier grand concert lors des obsèques de Bob Marley, le 21 mai 1981. Et depuis, on a attendu en vain de l’oisillon Ziggy qu’il se pare des plumes du phénix et réincarne ce père prophète dont l’envergure n’a depuis cessé de croître.
Sur Love Is My Religion se trouve une chanson que Ziggy a écrite au début des années 80. Il y parle de façon assez convenue de l’oppression qu’exerce le système, et il conclut sa charge par : ?Je suis un prisonnier qui se bat pour être libre.? S’il est une première liberté que s’accorde ce disque, c’est de prendre certaines distances avec le reggae. Into the Groove frappe soca, Black Cat déroule ska et Friend plutôt soul. En revanche, Make Some Music remonte droit à cette source qui se trouve là-haut entre deux montagnes, Rastaman Vibration et Exodus.
Love Is My Religion est un album où la distinction entre Ziggy et Bob se fait plus nette. On y entend, sur Beach in Hawaii, un jeune marié qui, chose naturelle, est très amoureux mais aussi, plus étonnant, un rasta qui n’invoque pas une seule fois Jah, décidé qu’il est à fondre la religion dans l’amour. Le moment le plus troublant, et le plus réussi musicalement, c’est ce Keep on Dreaming où, pour la première fois depuis sa mort, Ziggy s’adresse à son père Question rêve, Love Is My Religion en réalise un que Bob Marley caressa en vain toute sa vie : il s’agit de la première production émanant de la famille Marley dont les bandes master appartiennent à l’artiste. Si bien qu’avec cet album ? de loin son plus original ? Ziggy semble plus que jamais sur le chemin de la délivrance.
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