Parmi le nombre d’équipages de la scène dance anglaise, Groove Armada pourrait être considéré comme un gentil bateau de plaisance caché par plus lourd, plus massif ? des Chemical Brothers à Fatboy Slim. Pourtant, Andy Cato et Tom Findlay sont loin de naviguer à vue. Avec leur érudition en guise de sextant, ils se sont […]
Parmi le nombre d’équipages de la scène dance anglaise, Groove Armada pourrait être considéré comme un gentil bateau de plaisance caché par plus lourd, plus massif ? des Chemical Brothers à Fatboy Slim. Pourtant, Andy Cato et Tom Findlay sont loin de naviguer à vue. Avec leur érudition en guise de sextant, ils se sont progressivement enhardis et ont mis le cap sur des destinations de plus en plus inconnues et déboussolantes. A côté d’exercices de style festifs d’electro-ragga, leur quatrième album, Goodbye Country (Hello Nightclub), dévoilait ainsi des ambitions de songwriters jusqu’alors inassouvies, par des instrumentaux à la construction sophistiquée, des tranches de soul onctueuse.
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Apparemment enregistré dans une frénésie passionnée et sans calculatrice, Love Box poursuit dans la même veine schizophrène. Collusion entre un revival acid-house et un témoignage de sound-system déjanté, Final Shakedown ou la disco-house parfaitement manufacturée de Easy prouvent que Groove Armada désire encore garder le dance-floor dans son carnet de jouissives fréquentations. Mais, partout ailleurs, Love Box marque l’envol d’un papillon noir funky, comme si les dix années d’existence passées avaient constitué une patiente période d’apprentissage. Parce qu’ils n’ont jamais effacé leurs racines (blues, rock, jazz, reggae) de la mémoire de leur sampler, les Anglais découvrent avec joie leur faculté à exposer en vitrine leurs aspirations les plus sensuelles et remuantes.
D’entrée, Purple Haze, blues charnu et faux hommage à Hendrix, assène un premier uppercut par l’intermédiaire du tchatcheur Red Rad et d’une guitare reptilienne, tous deux debout sur le ring. Après, Neneh Cherry et le rappeur Kriminal nourrissent le foyer de Groove Is on, rougeoyant feu de joie à l’hédonisme fruste mais revigorant. Plus loin, le fidèle Tim Hutton rejoint le duo pour imiter des Rolling Stones confortablement installés sur un sofa chill-out. Heureuse nouvelle : après s’être longtemps cru prisonniers des formats, ces Anglais ont décidé, disque après disque, de repousser les limites de leur liberté.
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