Après le succès inattendu de l’inaugural “Gore”, la chanteuse belgo-congolaise revient avec sa pop hybride, aussi amoureuse qu’imparable.
“Je suis une compilation de choses étranges qui vivent dans le même corps et le même esprit, dit-elle, à l’image de ces générations qui, depuis la mondialisation, ont accès à la technologie des quatre coins du monde.” À l’image du second album de Lous and the Yakuza, qui ne s’embarrasse d’aucune étiquette hormis celle d’une pop r’n’b fédératrice, nourrie de mbalax comme de mélodies nippones kawaii et de rap East Coast.
{"type":"Pave-Haut2-Desktop"}
Toujours réalisé par le producteur espagnol El Guincho, connu pour son travail avec Rosalía, Iota est ultra-tubesque : la boîte à rythmes et le refrain haut perché de Monsters, “la petite bombe” acidulée d’Hiroshima, les chœurs d’enfants et les saccades bravaches de La Money, les rythmiques aussi dévorantes que la sensualité délivrée par Trésor, la danse afro de Takata, la trame synthétique d’Interpol, qui confesse le “mal au cœur” de Lous. Celle dont la notoriété suscite jalousie et suspicion dans son entourage montre toute sa vulnérabilité sur les cordes de la minimale ballade Ciel : “Je crois en la vie éternelle […] Je cherche encore mon étincelle.”
“C’est l’envie de pousser des barrières qui m’a encouragée”
En dépit de son titre, Iota donne beaucoup. “Chaque morceau évoque ce qui me reste de mes relations amoureuses, amicales, familiales, explique Lous. Un peu de bien, un peu de mal, parfois rien du tout… Autodéfense parle des contrastes générationnels et du lien aux parents, La Money, d’un de mes ex qui n’a pas accepté que je sorte de la misère. Il aurait préféré que je reste tout en bas de l’échelle.” Ce malotru avait manifestement ignoré la pugnacité de Lous and the Yakuza, dont Iota célèbre la joie d’être en vie, assumant d’être un objet taillé pour l’entertainment autant qu’un journal intime non censuré.
Il affirme également les ambitions artistiques de Lous, dont les variations pop se veulent accessibles à tous·tes : “C’est l’envie de pousser des barrières qui m’a encouragée à me rendre littéralement plus lisible. Par exemple, Qui sait est devenu Kisé. Pour nous, êtres humains essayant de naviguer tant bien que mal dans la société actuelle, la musique représente décidément bien plus que des mots.” Et c’est vrai, un simple beat de Iota, allié à la voix prégnante de Lous, est bien capable de nous faire monter les larmes aux yeux.
Iota (Columbia/Sony). Sortie le 11 novembre.
{"type":"Banniere-Basse"}