On pensait remisé aux souvenirs émus cet art sournois et fatal de la séduction par la grandiloquence pop. Certes, on entendait parfois de jolis vestiges de cette tradition, flamboyante et exubérante. Mais jamais concentrés avec une telle obstination que chez Mull Historical Society, le faux-groupe de Colin McIntyre. McIntyre aurait sans doute voulu jouer dans […]
On pensait remisé aux souvenirs émus cet art sournois et fatal de la séduction par la grandiloquence pop. Certes, on entendait parfois de jolis vestiges de cette tradition, flamboyante et exubérante. Mais jamais concentrés avec une telle obstination que chez Mull Historical Society, le faux-groupe de Colin McIntyre. McIntyre aurait sans doute voulu jouer dans un vrai groupe mais voilà, sur l’île de Mull, pas possible de trouver suffisamment de gens de son âge pour jouer de la pop aussi raffinée et ambitieuse. Colin McIntyre ressemble étrangement à son disque : à la fois timide et exalté, hors-temps, doucement largué, totalement excentrique et pourtant respectueux des traditions. Car McIntyre a beau avoir conçu ses chansons seul, son cerveau ne l’entendait pas de cette oreille : ses pop-songs sont destinées à être jouées par la grande fanfare du paradis, par les orchestres de Van Dyke Parks, de Scott Walker. De la musique de chambre, certes, mais d’une chambre avec vue sur le grand large : dans un foisonnement de mélodies, d’idées noires, d’instruments précieux et d’arrangements insensés, Loss signale un avis de tempête sur les côtes écossaises.
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