Ko-s revient à ses racines trinidadiennes, Mick Jenkins en griot des mégapoles, des clips et des clashs. C’est l’observatoire du rap de Sindanu Kasongo.
Mick Jenkins : le griot moderne
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Le clip nous emmène dans une ville terrassée par la canicule. Le manque d’eau est une métaphore pour le manque de substance dans le rap. Un petit groupe (les artistes mainstream ou les majors) revendent l’eau par petits verres à la population. Ce petit groupe se fait voler une partie de l’eau par des jeunes garçons qui eux le distribuent gratuitement la population mais se font rattraper avant la chute… Simple mais diablement efficace. Le deuxième niveau de lecture est bien sûr dans la chanson : dénoncer les rappeurs mythomanes en faisant une référence à Talkin All That Jazz de Stetsasonic : qui veut dire “raconter des bobards”. Mick Jenkins, jeune rappeur de Chicago, est derrière tout cela. C’est une sorte de griot moderne. Il prend les mots pour peindre une scène et s’offre des temps morts, des respirations pour que l’on s’imprègne bien de son art. Il a dans son rap l’énergie brute du Southside de Chicago et la confiance et la maîtrise technique des deux années à Oakwood University dans l’Alabama où il était membre du club de poésie. Jazz son dernier clip est une belle démonstration du savoir-faire de Mick Jenkins. Sa prochaine mixtape, The Waters, sort demain.
K-Os : retour aux sources
K-Os est dans le game depuis vingt et un ans ! Son premier single Musical Essence est sorti en 1993 ! La musique est plus qu’une passion pour ce fils de pasteur des témoins de Jéhovah : il veut véhiculer un vrai message. Après une longue crise d’identité et des recherches musicales, K-Os revient avec Exit son premier album en 2002. Fan d’A Tribe Called Quest, de Michael Jackson, U2 et Bob Dylan, ce rappeur de Toronto tout au long de sa carrière va proposer sa vision du hip-hop avec des touches de funk, de rock et de folk. Dans son dernier projet Black on Blonde K-Os a voulu s’écarter de sa trajectoire. Il a tenté l’entreprise périlleuse du double album : un CD « Black » plus rap et l’autre « Blonde » plus rock. Résultat ? Les fans des deux genres se sont sentis lésés. Pour annoncer son prochain album en 2015, l’artiste de 42 ans renoue pour la première fois avec ses racines de Trinidad et Tobago sur WiLD4TheNight. Les recherches de K-Os prennent un nouveau tournant.
Qui est CR Blacks ?
« CR » sont les initiales de son nom : Christopher Ross. Il vient du nord de Londres et appartient au collectif Slocal avec les rappeurs ItsNate, JD Reid et le beatmaker Selasse. CR Blacks a au moins deux ans de rap dans les jambes, il a sorti la mixtape Reality Through My Words et prépare un EP Tabula Rasa. Dernière info, Christopher Ross indique sur son compte Twitter qu’il est « total bilingual ». Voilà pourquoi il arrive à glisser si facilement dans cet excellent titre quelques mesures en français. Ecoutez ICI
Dom Kennedy : MC ambiant
La ville de Los Angeles, après une longue période stérile, voit enfin naître et grandir une nouvelle génération de talents. Cela va de Tyler The Creator et Odd Future à Kendrick Lamar, Ab-Soul et le TDE en passant par YG et le son de DJ Mustard… Dominc Hunn alias Dom Kennedy originaire de Leimert Park un haut lieu de la culture afro américaine à Los Angeles propose comme ses camarades un univers bien à lui. La particularité de Dom Kennedy est son flow presque « ambiant ». Ce garçon de 29 ans a une façon particulière de « jeter » ses mots. Il n’a pas la nonchalance travaillée d’un Snoop Dogg : lui les laisse flotter avant de les faire délicatement retomber sur l’instru. C’est fascinant. Un exemple ? After School un nouveau clip qu’il vient de sortir, tiré de son dernier album Get Home Safely.
Drake vs Lil Wayne : l’application
L’intitulé de la tournée Drake vs Lil Wayne, le visuel avec la typographie inspirée du célèbre jeu de combat Street Fighter avait éveillé les soupçons. Depuis samedi 8 août, le début de la tournée américaine de Drake et Lil Wayne on est fixé : le développeur de jeux vidéo Capcom a créé une application pour permettre aux fans d’encourager leur rappeur avant chaque show. Cette application gratuite permet aux fans de booster leur favori en temps réel comme dans un jeu vidéo. Les personnes sur place peuvent ainsi voir en même temps que le show les différents « boosts » accordés aux rappeurs par les fans ! Comme la plupart des gens sont toujours plongés dans leur portable autant que cela profite aux artistes.
http://vimeo.com/103026461
Lil Kim vs Nicki Minaj
Madame Kimberly Jones est mécontente. Il y a presque vingt ans, elle était la protégée du Notorious B.I.G, elle parlait crûment dans ses textes et posait dans des tenues d’une vulgarité inouïe. Aujourd’hui Nicki Minaj utilise les mêmes procédés qu’elle pour réussir et bien sûr cela la fâche. La semaine passée Lil Kim est sorti de ses gonds. Elle d’abord ajouté un petit couplet sur Flawless de Nicki Minaj et Beyoncé, puis elle a sorti Identity Theft où elle ressasse le même thème : Nicki Minaj lui a « volé » son style. A 39 ans et presque autant de chirurgies esthétiques Lil Kim n’est plus que l’ombre d’elle-même. Par contre quelques punchlines dans son dernier freestyle (« Made him eat the pussy till he passed out », « I could care less about your foreign car I like to get fucked on a yacht ») prouvent que Nicki Minaj a peut-être du souci à se faire.
https://www.youtube.com/watch?v=DOMwyn_SiC8
Wu Tang au Daily Show
The RZA, The GZA, Ghostface Killah, Inspectah Deck, U-God, Method Man, Raekwon The Chef, Masta Killah et Cappadonna : les neuf membres du Wu-Tang étaient les invités du Daily Show – la version originale du Petit Journal de Canal + – pour annoncer A Better Tomorrow, le sixième album du groupe. Depuis le décevant 8 Diagrams sorti il y a sept an, le Wu a été traversé par des différences artistiques. D’un côté, RZA le cerveau de l’équipe et de l’autre Raekwon qui lui reproche d’avoir un son trop éloigné de ce que veulent les fans. En avril dernier il avait même avait déclaré que Keep Watch, le premier single de l’album était « de la soupe médiocre » ! Finalement Raekwon semble avoir goûté puis apprécié la soupe : ils ont confirmé la sortie d’A Better Tomorrow au plus tard pour la fin de l’année et interprété en live Ron O’Neal un nouveau single.
https://www.youtube.com/watch?v=ctid9MZwa6c
RICK ROSS crève l’écran !
Vous l’aurez d’abord lu ici : si cette année l’Academy of Motion Picture Arts and Sciences ne remet pas une récompense à William Roberts Jr pour les trente premières secondes de ce clip il devrait faire une grève de la faim. Car non seulement Ricky Rozay s’est complètement lâché dans son rôle il n’en reste pas moins élégant avec ses jolies chaussettes bleues. Dommage que ce grand moment éclipse la chanson What a Shame, une prod du New-Yorkais Reefa et un des meilleurs titres de l’album Mastermind sorti il y a six mois. What a Shame.
Un livre sur les mixtapes
Vous êtes-vous déjà demandé qui était le premier DJ à avoir sorti une couverture originale pour ses mixtapes ? Quand est-on passé du montage photo basique à un vrai design ? Comment travaillaient les pionniers comme Kid Capri ou Ron G ? The Art behind the Tape répond à toutes ces questions et surtout offre une chronique de l’évolution des visuels de la cassette, au CD pour arriver aujourd’hui à un petit .jpeg. DJ Mars une figure de la ville d’Atlanta, l’excellent journaliste Maurice Garland et Bril Ndiyae sont passés par Kickstarter afin de sortir ce joli « coffee table book » comme on dit aux Etats-Unis. Vous pouvez le commander ICI
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