Au-delà de l’archange déchu de Pink Floyd, un bel ouvrage de réflexions multiples de Jean-Michel Espitallier.
Activiste majeur de la poésie française vivante, Jean-Michel Espitallier cultive par ailleurs une passion immodérée pour le rock – cette musique dont, étant né en 1957, il est l’exact contemporain. Avec Syd Barrett, le rock et autres trucs, il donne (très) libre cours à cette passion en plaçant au cœur de son projet d’écriture la figure ô combien iconique de Syd Barrett, l’ange déchu du swinging London qui, après avoir été éjecté de Pink Floyd en 1968 pour cause de conduite de plus en plus erratique, laissa tout tomber en 1974 et, redevenu Roger Keith Barrett, se mura dans l’anonymat et le silence jusqu’à sa mort en 2006. “Il s’est raconté tellement d’histoires sur cet énigmatique effacement…” : fasciné par le mystère Barrett, Espitallier s’en approche au plus près, se rend même devant chez lui un jour de novembre 2004 – moment-clé autour duquel tout se cristallise – mais sans chercher à le percer.
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S’il y est question, entre autres trucs, de Barrett, du rock, des sixties, de l’immortalité, des artistes maudits (Rimbaud en tête), des drogues, de la gloire et de la déchéance, l’effacement apparaît – stimulant paradoxe – comme le sujet secret de ce livre hybride, aussi vif dans le fond qu’inventif dans la forme.
Aux éditions « Le Mot et le Reste », 154 pages, 15 €
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