Souvent, de la techno au MC5, des White Stripes aux Electric Six, on a pu écrire Detroit avec les lettres de “destroy”. Et ça ne s’arrange pas avec les Soledad Brothers, trois Dalton calqués sur le seul Joe ? méchants, teigneux et psychopathes ?, dont l’un partage l’appartement de Jack White Stripes, l’autre le lit […]
Souvent, de la techno au MC5, des White Stripes aux Electric Six, on a pu écrire Detroit avec les lettres de « destroy ». Et ça ne s’arrange pas avec les Soledad Brothers, trois Dalton calqués sur le seul Joe ? méchants, teigneux et psychopathes ?, dont l’un partage l’appartement de Jack White Stripes, l’autre le lit de Meg White Stripes. Le troisième est un gros loser. Avec un sens certain de la formule définitive ? leurs chansons ont pour titre « Infarctus adolescent« , « Et hop sauta le diable » ou « Rends-moi ma perruque » ?, ces gouapes ont renvoyé le blues à sa préhistoire, à poil, tabassé, électrocuté. On a évoqué, à propos de leurs chansons barbares, les Rolling Stones d’Exile on Main Street. Oui, mais alors écoutés sur un grille-pain, une bouteille de Beck s dans chaque oreille, un Uzi sur la tempe, le cul sur une planche à clous. Rouillés en plus.
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Déjà peu hospitaliers et sophistiqués sur leurs albums « studio » (les guillemets indiquent que le studio en question serait, hors de Detroit, considéré comme un placard à squelettes), les Soledad Brothers deviennent sur scène de vrais sauvages, le blues-band qu’on rêvait d’entendre dans Deliverance, un banjo halluciné à la main. Il y a du Bo Diddley dans ces riffs têtus, du Jon Spencer dans cette morgue, du John Lee Hooker dans cette façon de pilonner les accords. Car le chanteur s’appelle Johnny, et toute la musique qu’il aime, elle vient de là, elle vient du blues : mais elle n’est pas venue chez lui en Concorde, en première classe, portée par des clones infects de Clapton. Non, son blues est monté jusqu’à Detroit en caravane, à pied, en sautant dans les trains de nuit. Par plein de croisements louches. Traversée du désert pour le blues : cette cure d’amaigrissement lui va comme un gant noir sur un Black Panther ? le nom du groupe est emprunté aux troupes de Bobby Seale. Une chanson s’intitule ici « L’Evangile selon John« . C’est, on vous le jure, le livre de l’Apocalypse.
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