Un concert acoustique du Loner, totalement bouleversant.
C’est une nouvelle qui devrait suffire à faire de 2007 un grand cru folk, et que se partage depuis quelques semaines, avec l’émoi et l’excitation qu’escortent les grandes révélations, une poignée de fans : Neil Young a fouillé dans sa cave et s’apprête à délivrer pas moins d’une petite dizaine d’albums d’archives dans les prochains mois. Un festin titanesque, dont ce Live at Massey Hall (qui succède à l’électrique Live at the Fillmore East) s’impose aujourd’hui comme le délicieux préambule, l’exquis amuse-bouche.
{"type":"Pave-Haut2-Desktop"}
L’hiver 1971 a quelques jours, et Neil Young, qui n’a jamais aussi bien porté son nom (un quart de siècle au compteur), vient de publier After the Goldrush en solo, et Déjà vu avec Crosby, Stills & Nash. A Toronto, sa ville de naissance, loin de ses acolytes et sans son fidèle étalon Crazy Horse, le Canadien va enchaîner, accompagné d’un piano ou d’une guitare acoustique, une poignée de chansons, dont beaucoup se retrouveront réunies, plus habillées, sur Harvest, et dont l’ensemble évoque un miracle. Car il y a assez de magie et d’humanité dans ces dix-sept morceaux pour défier toutes les églises de Lourdes, assez de fortune pour envoyer en l’air tous les trèfles à quatre feuilles : de Cowgirl in the Sand à Ohio, Young se fait ici Merlin le chanteur, inventant, seul et quarante ans avant tout le monde, le son SACD, quatre petites et laides initiales qui disent pourtant toute la pureté qui s’échappe de sa voix. Helpless, helpless’ chante le Loner : rarement impuissance aura été aussi bouleversante.
{"type":"Banniere-Basse"}