Mis à part le 69 du Velvet Underground, peu d’albums live peuvent prétendrent passer à la postérité. Mais ce n’est finalement pas ce qu’on leur demande : quiconque s’est gonflé d’émotions dans un concert a la légitime envie de les retrouver sur un disque, et celui qui n’a jamais pu voir un groupe qu’il apprécie […]
Mis à part le 69 du Velvet Underground, peu d’albums live peuvent prétendrent passer à la postérité. Mais ce n’est finalement pas ce qu’on leur demande : quiconque s’est gonflé d’émotions dans un concert a la légitime envie de les retrouver sur un disque, et celui qui n’a jamais pu voir un groupe qu’il apprécie essaie de s’imaginer ces émotions. Les méga-groupes font crouler leurs compositions sous un infâme amas de rajouts et remixes en studio, les trop petits n’arrivent pas à gommer l’approximation de l’enregistrement et leurs imperfections. C’est ce qui aurait dû arriver aux Weather Prophets. Or, disons-le tout net, ce n’est pas le cas : le son est clair sans avoir été repassé à la moulinette aplatissante du studio, tout est juste mais on sent la présence des instruments et ce n’est ni la récitation scolaire des versions enregistrées sur les albums ni un délayage exhibitionniste. Ici, les guitares sont nerveuses
? c’est le Weather Prophets acerbe du New York 77. Là, la batterie est en demi-teinte et la voix de
velours ? c’est le Weather Prophets caresse du folk britannique de 67. Nous sommes en 87, le groupe vivra encore un peu avant que Peter Astor ne mette son seul nom sur les pochettes. Il est en pleine forme, le répertoire est solide, d’un Almost prayed sur l’os à un Why does the rain dépouillé, en passant par un The key to my love is green enlevé, toutes les chansons ignominieusement sous-estimées à leur sortie sont présentes. A nouveau, on se demande ce qui a bien pu empêcher ce groupe de rencontrer le succès’ Et au lieu de larmoyer, on profite encore une fois des magnifiques guitares aiguisées sur la pierre de Tommeilleur du rock américain et de la finesse toute britannique de Peter Astor. Sur scène aussi, ce groupe était une petite merveille. Ce qui nous fait un album live bien plus que simple carte postale souvenir, nécessaire. La boucle est bouclée, la discographie des Weather Prophets sera composée de deux albums compilatoires, deux en studio et ce live.
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