En vadrouille dans l’Amérique de l’âge d’or de la country et du rock, la Canadienne livre un road-movie sonore réjouissant.
Ace of Spades de Motörhead joué au banjo, d’autres l’ont fait avant elle : le groupe velu de bluegrass parodique Hayseed Dixie il y a une dizaine d’années. Mais elle, Lisa LeBlanc, le fait au premier degré, avec toute la rage, la crasse et la fatigue qui conviennent à ce grand classique du rock.
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Why You Wanna Leave, Runaway Queen? est le deuxième album de la Canadienne (du Nouveau-Brunswick) francophone. Le titre est en anglais, et la plupart des chansons aussi, parce que l’album fut inspiré à la chanteuse par une sorte de paradoxal retour aux sources sur la terre
de ses descendants : le sud-est des Etats-Unis, la Louisiane, les Cajuns, ces peuplades descendues d’Acadie il y a quelques siècles vers les marais du Sud.
Une voix impériale et décomplexée
Là, elle s’est immergée dans la musique, puis en a profité
pour passer par Nashville et Austin, music cities américaines
de légende. Plusieurs mois de vadrouille, bouclés par l’enregistrement à Montréal de cet album comme un road-movie épique, qui sent bon l’americana, les histoires, et surtout la liberté. L’album commence avec un morceau qui dit : “Tu peux au moins attendre que j’aie pris mon café avant de me plaquer ?”
Finalement, elle a bu toute la cafetière. Bien réveillée, voire un peu énervée, Lisa LeBlanc dévale son album comme un grand moment de rock’n’roll cool et rural. Elle visite les différentes pièces de la maison americana (country avec pedal-steel, country avec guitares punk cajun, bluegrass au banjo, anti-folk en solo), mais toujours en claquant les portes,
en faisant voler la poussière. Elle a cette voix impériale, décomplexée, cette énergie explosive typiquement canadienne. Mais aussi la coolitude désinvolte d’une Courtney Barnett. Une cow-girl trash, dont les douze chansons sont autant de coups de pied botté au cul.
concerts le 30 novembre à Schiltigheim, le 2 décembre à Besançon, le 3 à Chanteix, le 7 à Paris (Maroquinerie), le 9 à Saint-Jean-de-la-Ruelle, le 10 au Mans, le 15 à Alençon, le 16 à Lucé, le 17 à Argenteuil
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