Il y a enfin quelque chose d’intéressant à raconter sur ce terrible tube de l’été.
La vidéo de Despacito est devenu le clip le plus regardé de tous les temps sur Youtube et il s’agit bien aussi du titre le plus écouté sur Spotify mais oubliez tout cela. La seule anecdote intéressante autour de cet horrible hymne de l’été 2017 est politique. Étonnamment, le titre de Luis Fonsi et Daddy Yankee se voit mêlé, bien malgré eux, à une polémique d’influences à quelques jours de l’élection présidentielle au Venezuela.
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Les deux Portoricains reprochent au président vénézuélien, Nicolás Maduro d’avoir utilisé la chanson aux 2 milliards de vues à des fins électoralistes. Dans son émission de télé hebdomadaire intitulée « Dimanche avec Maduro », le chef d’état a dévoilé une version alternative de Despacito, dans laquelle les paroles on été modifiées, comme le rapporte la BBC :
« Notre appel à l’ Assemblée Constituante ne cherche qu’à unir le pays… Despacito ! »
Dans la séquence, on le voit sur une estrade, frapper des mains au rythme de la musique, face à un public de partisans qui dansent en souriant.
https://www.youtube.com/watch?v=C4XzhcNrU80
Daddy Yankee et Luis Fonsi froncent les sourcils
Cette réquisition en faveur de la communication politique de Maduro n’a pas du tout été du goût des auteurs du morceau. Daddy Yankee et Luis Fonsi ont chacun partagé un texte plein de colère sur Instagram, le premier qualifiant le régime de Maduro de « dictatorial ».
https://www.instagram.com/p/BW8MpchAjzl/
« Que pouvions-nous espérer, venant d’une personne qui a volé tant de vie à des jeunes rêveurs, et à un peuple qui aspire à un future meilleur pour ses enfants ? T’approprier illégalement une chanson (Despacito) ne se compare pas aux crimes que tu as commis et tu commettras au Venezuela. Ton régime dictatorial est une abberration non seulement pour mes frères vénézuéliens mais aussi pour le monde entier. Avec ce néfaste plan marketing, tu continueras seulement à mettre en évidence ton idéal fachiste, qui a fait souffrir des centaines de héros et fait plus de 2 000 blessés. En tant que co-auteur de la chanson, je rejoins l’opinion de la co-auteure Erika Ender. »
« A plusieurs occasions, j’ai dit à quel point j’apprécie les versions de Despacito qui paraissent à un niveau mondial, néanmoins je considère qu’il existe une limite.
A un aucun moment, on ne m’a consulté, ni demandé l’autorisation d’utiliser ou de changer Despacito à des fins politiques, encore moins au moyen de la déplorable situation que subit un pays tant aimé qu’est le Venezuela.
Ma musique est pour tous ceux qui aiment l’écouter et en profiter, pas pour qu’on l’emploie comme une propagande qui vise à manipuler la volonté d’un peuple qui réclame à grand cris sa liberté et un futur meilleur. »
Un contexte politique compliqué
Les deux artistes ne partagent pas les positions du dirigeant Maduro, particulièrement controversé à travers le monde, et impopulaire auprès des citoyens de son pays. Au pouvoir depuis la mort de Hugo Chavez (qui l’avait nommé héritier), il est réélu en 2013 mais refuse de tenir les élections en 2016. Depuis trois ans, il affronte des foules de manifestants mécontents dans les rues des grandes villes vénézuéliennes. Cet ensemble de manifestations, surnommé « la Salida », a repris de plus belle en avril dernier.
Au sein de ce mouvement qui tente de pousser Nicolas Maduro à quitter son poste, on décompte une centaine de victimes le 1er juillet 2017, depuis le début des émeutes en avril dernier, rapporte France 24. Au Parlement vénézuélien, l’opposition blâme, entre autres, la politique répressive du gouvernement envers le libertés fondamentales ainsi que le plan économique du pays.
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