Lily Allen, reine des subversives ? Finaude, l’Anglaise a profité à fond des tabloïds et de leurs crasses, avant de leur mettre quelques jolies claques dans un album au Tabasco, en écoute sur son MySpace.
Le premier album de Lily Allen, Alright Still est paru il y a 3 ans -une éternité. Ce fut un carton. Mais du carton doré des charts au cageots qu’on porte, dans un Tesco de 8 du mat’ à 8 du soir, quand l’ouragan est passé et que l’ombre est retombée, lourdement, il n’y a parfois qu’un pas. En enfant de la balle, parfaitement rompue aux règles du monde moderne, Lily Allen l’a bien compris. Occuper l’espace, accaparer les médias, faire apparaître son nom quelque part, chaque jour, en gros si possible, en gras si on n’a pas le choix : telle fut sa stratégie ses trois dernières années. Et, comme en politique, c’est devenu un jeu à double entrée : les tabloïds ont besoin d’elle, elle a besoin des journalistes.
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Lily Allen elle connaît la musique. Impossible de savoir si l’Anglaise est en complète maîtrise de ses petits raouts médiatiques quotidiens, ou si au contraire elle subit la rude loi du people, la dictature des manchettes salissantes, le code rabaissant des paparazzis. Elle s’en plaint. Se dit « surexposée ». Mais une chose est certaine : Lily Allen est plus fine que les autres. Pete Doherty, Amy Winehouse passent pour des dégénérés cramés par les drogues, des junkies plus bons à grand-chose. Pas Lily. Elle fait un peu peur aux mamans, mais tout le monde l’adore, Lily. Elle en profite, Lily. Elle donne même l’impression d’en jouer, Lily. Ca l’amuse, Lily. Et nous avec.
Avant même d’entendre les premières démos de It’s Not Me It’s You, on a donc bénéficié d’un impressionnant teasing tabloïdaire. Une folle série de conneries plus ou moins marrante, des petits biscuits au souffre sucré, à se coller sous la dent, à faire fantasmer les adolescentes rebelles, à faire s’arracher les cheveux leurs mamans inquiètes.
Parmi quelques perles, on va ainsi vu ça.
Une cuite pas très glamour aux Glamour Awards.
Des montrages de nichons ; une fois, deux fois, trois fois. Voire même un montrage de troisième sein, pour faire bonne figure.
Puis, très récemment, son cucul, ou une partie de, mais c’est déjà ça.
On a assisté à un mémorable et très alcoolisé clash en direct avec Elton John lors d’une remise des prix -on se pince encore de cette bataille entre la moderne bourrée et l’ancien cocaïné.
On l’a vue sans culotte, mais pas vraiment révolutionnaire, à Cannes.
On a suivi avec délice les échanges de très haute volée entre Allen et sa petite rivale, pas moins pimentée, Katy Perry, sur le blog MySpace de la première.
On a découvert que l’Anglaise suivait un régime à base d’hypnose et de feuilles de laitue.
On l’a lue expliquer en substance que la drogue, c’est pas si mal que ça, dans une interview sulfureuse donnée à Wordmagazine.
On en passe, et des meilleures.
De la self-promotion, de très haute volée.
Mais Lily Allen n’est pas qu’une people. Elle n’est pas Paris Hilton. Elle n’existe pas dans les tabloïds pour vivre. Elle est artiste. Elle écrit, et plutôt bien. Elle a terminé son deuxième album. Et il est loin d’être mauvais, le deuxième album. Et ses frasques l’ont nourri, It’s Not Me It’s You, bourré de textes au piment sur sa propre condition, de chansons écrite in vivo, et in situ. Everyone’s at It, formidable chanson sur la coco, The Fear, formidable chanson sur la vacuité des célébrités modernes.
Derrière les gros titres, entre les lignes des tabloïds, et dans ses morceaux, Lily Allen a planté la graine d’une jolie subversion. Son album est écoutable sur son MySpace. Alors, à votre avis ?
Everyone’s At It
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