Detroit, début des années 90. Les activistes Underground Resistance se séparent, laissant Mike Banks et Jeff Mills se répartir le monde. Le premier garderait les clés de l’underground et la maison mère, cette Motor City à reconstruire. Au second revenait l’honneur de quitter Detroit pour représenter la ville de par les continents, de devenir le porte-parole […]
Detroit, début des années 90. Les activistes Underground Resistance se séparent, laissant Mike Banks et Jeff Mills se répartir le monde. Le premier garderait les clés de l’underground et la maison mère, cette Motor City à reconstruire. Au second revenait l’honneur de quitter Detroit pour représenter la ville de par les continents, de devenir le porte-parole incontesté de la techno. Pour les deux amis, cette décision tenait du sacrifice. Mad Mike continuait, dans l’ombre, la résistance souterraine mais renonçait à la vraie gloire. Jeff Mills, lui, accédait pour des millions de danseurs au rang de demi-dieu et s’improvisait citoyen mondial. Demandé partout, toujours en transit, il perdait une partie de ses racines pour devenir cet ultime VIP des platines. Mills est devenu une icône mais cette croisade a presque étouffé ses talents de musicien. Devenu chantre d’une techno rigoureuse mais rachitique, il revient à des plages plus humaines avec Lifelike, privilégiant l’émotion à l’arithmétique des bpm. Mills désire même légitimer sa démarche par l’intermédiaire d’une rencontre avec un psychologue – retranscrite dans le pédant livret. A 36 ans, tel un Lou Reed electro, Mills brûle de démontrer que son art est mature et donne ici une leçon de classicisme – sa techno est sans âge – belle, convaincante et accessible à tous. Il vaut mieux en bénéficier, avant que l’intéressé ne s’en retourne à sa réflexion.
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