L’album magnifique à faire peur d’une Belge aussi possédée que son violon. Critique et écoute.
Venue de Belgique et du classique, la violoniste Liesa Van der Aa compose l’amour et la mort, et pousse l’humour dans les retranchements de l’absurde, où son premier album s’est niché. Fête baroque et dévastée, défilé de fantômes machiniques, kermesse industrielle en banlieue du réel, Troops est un délire hors des cadres, hors des lois, hors du monde.
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Sur le disque, dix morceaux qui jouent des coudes, se torturent pour le plaisir, tâtonnent dans une grotte de sons où monstres et chimères s’esclaffent en symphonies possédées. Sur internet, l’album se mue en dix vidéos expérimentales, confiées à une flopée d’artistes touche-à-tout.
Objet pas tout à fait identifié, Troops s’impose en projet aliéné, obscur mais crâne : une cérémonie anxiogène qui ravira les fêlés mal léchés, amateurs de poèmes à voir et à toucher. Donc, si affinités : Godard et PJ Harvey sont dans un bateau, mais c’est Wim Delvoye (un autre Belge aussi brillant qu’inquiétant) qui semble mener la barque et faire chavirer la raison. Également actrice, Liesa Van der Aa réussit son numéro d’hypnose – on la suit avec la peur de ne jamais vraiment revenir.
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