Si Assassin met de l’eau dans son vitriol hardcore, les mots n’ont pas baissé les bras. Sur cette nouvelle auto production, Assassin ? désormais réduit à Rockin’ Squat et Doctor L, privé de Solo et DJ Clyde ? dérape en épingle à cheveux. Une métamorphose entamée d’entrée de jeu avec Shoota babylou, reggae déconcertant. Exit, […]
Si Assassin met de l’eau dans son vitriol hardcore, les mots n’ont pas baissé les bras.
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Sur cette nouvelle auto production, Assassin ? désormais réduit à Rockin’ Squat et Doctor L, privé de Solo et DJ Clyde ? dérape en épingle à cheveux. Une métamorphose entamée d’entrée de jeu avec Shoota babylou, reggae déconcertant. Exit, donc, le son hardcore et oppressant qui faisait jusque-là la marque des chantres de l’underground parisien.
Souci d’avancer et d’éviter l’impasse ou prise d’air sur le temps, L’Homicide volontaire puise dans de nouveaux répertoires musicaux (soul, funk, jazz, reggae). Un revirement comparable à celui effectué par le rappeur californien Paris, qui a revu à la baisse ses prétentions hardcore pour assener son militantisme indéfectible sur un son G-funk, beaucoup plus digeste pour l’auditeur moyen. Car malgré un ravalement impressionnant de façade, le credo Assassin est resté identique dénoncer avec insistance les méfaits de l’Etat, ce suprême instrument d’oppression. Et dans ce domaine, rien n’a été oublié, mais disséqué et épinglé le système éducatif avilissant, l’inconscience des politiques d’ajustement préconisées par le FMI dans les pays du tiers-monde… Aucun répit tout au long des treize titres que compte cet album enregistré à Los Angeles. Une ville qui aura peut-être inspiré les sonorités planantes de La Flamme s’éteint et qui explique certainement l’abondance de chœurs soul féminins typiquement Côte-Ouest sur cet album. Dans ce mariage incongru entre confort d’écoute et âpreté de ton, l’alliance parfaite n’est pas toujours au rendez-vous, faute sans doute de n’avoir pas toujours été complètement maîtrisée. A ce titre, c’est certainement L’Etat assassine (à propos des bavures policières) qui reste le morceau le plus accompli avec L’Odyssée suit son cours et Quand j étais petit, les deux seuls morceaux de l’album à consonance hardcore. Un album engagé du début à la fin, sans ambages ni exercices de style désuets; au risque, du coup, de passer pour un exposé redondant des maux de notre société. Assassin a le mérite de nous rappeler qu’avant d’être simple et funky, le rap est avant tout une musique de réaction à l’adversité.
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