[Texte initialement publié sur le blog Le Black et la plume] Hier matin j’ai lu l’excellente liste des 10 meilleurs albums de rap français d’Olivier Cachin sur lesInrocks.com où d’ailleurs vous pouvez depuis peu lire chaque semaine mes excellents billets. Bref. Dans ce tourbillon “d’excellence”, j’ai été interpellé par une tentative de réhabilitation de monsieur […]
[Texte initialement publié sur le blog Le Black et la plume] Hier matin j’ai lu l’excellente liste des 10 meilleurs albums de rap français d’Olivier Cachin sur lesInrocks.com où d’ailleurs vous pouvez depuis peu lire chaque semaine mes excellents billets. Bref. Dans ce tourbillon “d’excellence”, j’ai été interpellé par une tentative de réhabilitation de monsieur Beausir.
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Attention : je ne remets pas ici en cause la liste d’Olivier Cachin. Je ne crache pas dans la soupe, d’autant que je n’y ai jamais goûté : je n’ai jamais aimé Première consultation. Cet album ne m’a jamais parlé mais c’est encore un autre débat… Une phrase m’a choqué dans la chronique de “Première consultation”. Selon lui, cet album aurait résisté à “la mauvaise réputation sarkozyste de Bruno, tellement dandy qu’il a préféré griller sa cote de popularité en frayant avec le président déchu plutôt que de jouer au rebelle institutionnel aux prévisibles aboiements anti-Etat.”
5. « Griller sa cote de popularité” Quelle popularité ? En 2006, Bruno Beausir n’est déjà plus qu’une caricature de lui-même. A l’époque, il est plus connu pour ses interventions lymphatiques sur le plateau de la défunte émission T’empêches tout le monde de dormir de Fogiel que pour sa musique. Enfin si, le 2 novembre 2006, Gynéco va sortir l’album Un Homme nature”. Je vous mets au défi de me donner deux titres de cet album.
4. “frayant avec le président déchu” En septembre 2006, lorsque Bruno débarque à l’université d’été de l’UMP, Nicolas Sarkozy est le candidat naturel de la droite. Populaire (et oui !), omniprésent dans les médias, Sarko à l’époque ministre de l’Intérieur est l’homme fort. Sa candidature quelques mois plus tard puis son élection prouvent qu’il n’y avait pas besoin d’avoir beaucoup de flair pour miser sur Sarkozy.
3. « Jouer au rebelle institutionnel » Nous sommes d’accord. La présence de rappeurs en particulier et des artistes en général dans des débats politiques a toujours été (à quelques exceptions prés) une ânerie. Considéré que les rappeurs français devraient obligatoirement voter à gauche en est une autre. Ceci étant dit, lorsque Gynéco choisit de prendre sa plume pour écrire un livre (Les grands esprits se rencontrent), il décide d’aller plus loin qu’un simple soutien. Je n’ai pas lu ce chef-d’œuvre mais je me souviens que le regretté chroniqueur Michel Polac avait décelé dans ce livre la plume cachée de je cite « sept nègres, dont deux d’extrême droite”.
2. « aux prévisibles aboiements anti-Etat” L’intrépide Bruno en 2006 a choisi de courageusement (aux côtés de dangereux rebelles comme Faudel, Enrico Macias et Mireille Mathieu) rejoindre Sarkozy. Est-ce que la seule réponse aux “prévisibles aboiements” doit être l’opportunisme aveugle ? De plus, on ne me l’enlèvera pas de l’idée que ses nombreuses (et infructueuses) collaborations avec Pierre Sarkozy n’étaient pas complètement anodines…
1. Arrêtons de nous mentir. Bruno Beausir est aussi sarkozyste que je suis finlandais. Comme beaucoup d’artistes il a simplement troqué son soutien à un candidat contre une petite enveloppe. Cela s’est toujours fait. Il est juste le premier rappeur à l’avoir fait pour un candidat de droite. Entendons-nous bien, je ne suis pas pour le lynchage de Bruno Beausir. Shit happens. Récemment, j’ai vu qu’il s’était rabiboché avec Stomy et Passi : tant mieux ! Mais je ne veux simplement pas qu’on essaye de réécrire l’histoire.
Tchax O !
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