Été oblige, la musique se raréfie sur les plateformes de streaming. Pas d’inquiétude, cette semaine s’offre un casting 3 étoiles avec Drake, Gorillaz et Let’s Eat Grandma.
Gorillaz – The Now Now
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Plus intime, moins bordélique, la bande formée par Damon Albarn et Jamie Hewlett maîtrise l’art du contre-pied et des feintes de corps sur The Now Now. Alors qu’on l’avait laissé il y a un an avec Humanz, disque collaboratif tentaculaire, le groupe revient en formation réduite répétant ainsi le motif de la sortie du personnel The Fall juste après le gargantuesque Plastic Beach. Si le spectre pop plane toujours sur les compositions de Damon Albarn & Co, The Now Now fait la part belle à des morceaux plus minimalistes qui flirtent avec le lo-fi.
A l’instar de 2D, esseulé avec sa guitare sur l’artwork du disque, The Now Now cultive cette intimité. Exit l’urgence de Vince Staples, les vibes de Kali Uchis ou la folie de Popcaan, le pinacle de l’album est une charmante ballade nommée Idaho. Certes The Now Now ne manque pas de groove mais celui-ci est détraqué et teinté de mélancolie. C’est bien simple, on n’avait pas entendu Damon Albarn aussi percutant et touchant depuis Everyday Robots sorti en 2014.
A écouter sur Apple Music.
Let’s Eat Grandma – I’m All Ears
Sur I’m All Ears, le duo anglais redéfinit les contours du folk avec une ambition démesurée. Plein à craquer d’audaces formelles, le disque est un condensé de l’époque qui touche du doigt un futur potentiel de la musique. Entourées par des producteurs tels que Sophie (Charli XCX, Madonna), David Wrench (Frank Ocean, The XX) ou Faris Badwan (The Horrors), les deux jeunes femmes de 20 ans à peine confrontent, malaxent, télescopent et violentent leurs idées. C’est dans cette altérité programmée que les deux agitées du bocal accouchent d’un album qui défie avec morgue le classicisme. Conscient du poids de l’héritage culturel anglais, Let’s Eat Grandma n’hésite pas à lâcher du lest et à maltraiter le passé pour l’emmener sur des territoires inexplorés. Et si leur premier album I, Gemini restait engoncé dans son corset pop/folk, I’m All Ears témoigne d’une créativité sauvage qui ne s’embarrasse d’aucun format préconçu. A l’image de Cool & Collected étiré jusqu’à la transe ou de Hot Pink, tube élastique et métallique qui augurent le meilleur.
A écouter sur Apple Music.
Drake – Scorpion
Après le succès du triomphant Views et de la playlist More Life, moins calibrée et plus libre, Drake entend se maintenir au sommet de la musique mondiale et livre un double album imposant : 25 morceaux et presque 1 heure 30 de musique. Le chef de file de Toronto rappelle ainsi sa polyvalence, qui sublimait son spleen sur les désormais classiques Take Care et Nothing Was The Same. La première partie définitivement orientée rap s’appuie sur des instrumentales mécaniques et épurées qui donnent carte blanche à un egotrip par moments trop automatique. Tandis que Jay-Z apparaît sur le brusque Talk Up, les défunts Michael Jackson et Static Major illuminent une deuxième partie bien plus R&B, aux ambitions soul. Fidèle à lui-même, Aubrey Graham s’est donné les moyens pour frapper fort, même si la formule semble quelque peu s’essouffler sur ce nouvel effort.
A écouter sur Apple Music.
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