Quelques souvenirs émus cette semaine sur lesinrocks.com : à l’occasion de la sortie d’un double DVD couvrant l’époque de leur premier album éponyme, les Stone Roses envahissent le site de leur groove teigneux avec le clip de Standing Here.
Chaque année, au moment où les vacances se profilent à l’horizon, les fanatiques de musique que nous sommes y vont de leur questionnement essentiel. Avant même de penser aux vêtements, à la crème hydratante ou à la boite de capotes, le choix des disques qui feront la bande-son de nos vacances occupe une bonne partie des préparatifs. En bon « nerd » que nous sommes, cette sélection drastique permet de se replonger dans notre discothèque, de la voir sous l’angle de caractéristiques bien précises et réellement enthousiasmantes (chacun son trip )
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Qu’est qui fait qu’un disque soit le compagnon idéal des vacances ? Qu’il soit pertinent à la mer comme à la montagne ? Qu’il accompagne ce sentiment de liberté surveillée que sont les vacances ? Si ces questions pourraient constituer à elles seules un chapitre entier du Haute Fidélité de Nick Hornby, on ne s’étendra pas ici sur les turpitudes qui nous assaillent au moment du choix.
On remarquera juste au passage que très peu de disques collent à cet esprit : un disque des Beatles, un vieux Beach Boys, peut-être le premier Simon & Garfunkel et l’album éponyme des Stone Roses.
Sorti au cours de l’été 1989, un an après le Summer of Love qui rebaptisa la ville de Manchester – alors en pleine explosion acid-house – en son célèbre patronyme Madchester, The Stone Roses est un album qui colle parfaitement à cette époque hédoniste, crâneuse, libertaire et sérieusement droguée.
Ce gang de petites frappes nourries aux champi et à la marie-jeanne était composé de Ian Brown, chanteur félin au timbre indolent, John Squire, l’un des tous meilleurs guitaristes des eighties anglaise (aux cotés de Johnny Marr), et d’une section rythmique affûtée ? Mani à la basse, Reni à la batterie ? capable de faire groover n’importe quel riff.
En croisant la pop anglaise avec l’esprit psychédélique de leur époque, les Stone Roses ont réussi l’exploit de créer un disque de pop hybride, noyé sous des groove tenace. Un morceau comme Waterfall, sous ses airs de pop-song parfaite, invitait insidieusement à la transe collective avec ses rythmes diaboliques et ses arpéges de guitares répétitifs.
Cette rencontre entre deux cultures – le rock et la dance pour faire bref – n’est pas la moindre des réussites de cet album. Là où Primal Scream et les Happy Mondays, autres phénomènes de foire labellisés Madchester, ont définitivement lâché le format rock pour des longues improvisations baignés de sonorités électroniques (leurs albums ont d’ailleurs bien vieilli), les Stones Roses ont réellement crée l’album du métissage parfait.
Pour ses mélodies divines, ses tubes en pagaille, son arrogance (I Am The Ressurection? ah ouais ? et moi je suis le pape ?) et son intemporalité presque parfaite, The Stone Roses est un album qui n’a jamais vraiment quitté nos platines et qui, bien entendu, est l’une des premières choses auxquelles on pense en faisant notre sac de voyage.
Si les Stone Roses se sont ensuite perdus dans leurs savonnettes et des impros musicales sans fin (et sans goût), on ne leur en veut pas vraiment. Alors que sort en double DVD le live at Blackpool, agrémenté de clips, documentaires, interviews et extraits de show télé, on replonge avec plaisir dans cette époque bénie où Brown, Squire, Reni et Mani ont touché de si prés la grâce et nous aussi.
Pour bien commencer les vacances, lesinrocks.com vous propose ainsi le clip de Standing Here, extrait dudit DVD. Standing Here était à l’époque une des faces B du single She Bangs The Drums et vous pouvez la retrouver aujourd’hui sur l’excellente compilation The Complete Stone Roses.
Avec l’aimable autorisation de BMG
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