Après deux ans d’absence, les Bristoliens d’Alpha se rappellent à notre bon souvenir avec leur troisième album, le très précieux Stargazing. Trois titres en écoute en intégralité sur lesinrocks.com.
Depuis leur dernier album, The Impossible Thrill, Andy Jenks et Corin Dingley, les deux producteurs cachés derrière le nom d’Alpha, ont dû faire face à la fermeture de leur label Melankolic. Initié par Massive Attack en 1995, ce label avait révélé Alpha et leur album Come From Heaven, en pleine émergence de la scène trip-hop bristolienne.
{"type":"Pave-Haut2-Desktop"}
A cette époque, il était de bon ton d’adhérer à l’image de marque du label, ce risible Glad To Be Sad, et d’utiliser l’attirail du Bristolien en herbe, beats en apesanteurs, nappes de synthés et voix féminine à la réverbération aquatique.
Tout en remplissant parfaitement le contrat, les deux d’Alpha se démarquaient déjà de l’armada des suiveurs en hissant le songwriting au même niveau que la texture sonore. Leurs chansons, influencées par un classicisme pop de bon aloi, donnaient en effet régulièrement le vertige.
En élaborant des cathédrales sonores pour le timbre envoûtant d’invités de marque, ces deux-là s’inscrivent en tout cas dans la lignée des Jimmy Webb, Lee Hazlewood ou autres Burt Bacharach, ces mythiques compositeurs/producteurs de studio, tout entiers dévoués à la cause de leurs chansons et de leurs interprètes.
Après la fermeture de Melankolic, c’est le label français Catalogue qui a offert à Alpha une terre d’asile, après que ceux-ci aient collaboré avec le protégé du label parisien, Avia. Une premier projet voit rapidement le jour : une reprise du classique des Beatles, Revolution, sorti en maxi l’an dernier.
En trois sublimes versions, Andy et Colin donnent libre cours à leur talent d’arrangeurs, tirant la mélodie dans tous les sens, l’éloignant définitivement de la version brute et binaire de Paul McCartney pour l’amener en territoire inconnu.
Stargazing, nouveau long format des Bristoliens, continue d’explorer ces mêmes territoires hantés. Avec une atmosphères feutrés et une instrumentation grand luxe où se croisent violons, guitares et samples élégants, les quatorze titres de cet album de revenants se sont définitivement débarrassés de tout tic électro superflu pour mieux tutoyer l’intemporel.
On retrouve avec plaisir les voix amies de Martin Barnard, Wendy Stubs et Helen White, déjà présentes sur les deux premiers albums, et on découvre un nouveau venu, Kelvin Swaybe, ami de longue date du duo, dont la voix soul illumine plusieurs titres de l’album.
Quelques jours avant sa sortie, lesinrocks.com vous propose d’écouter trois titres en intégralité du nouvel album d’Alpha : Sleepdust, A Perfect End et Elvis.
Avec l’aimable autorisation de Catalogue
{"type":"Banniere-Basse"}