Faut-il que nos cités soient si cloisonnées, si fermées sur leurs parfaits alignements bétonnés pour que soient organisées “Les Rencontres des cultures urbaines” ? Quitte à qualifier la culture en question, ajoutons “sub” à urbaine, puisque, de fait, les artistes viennent dans leur quasi-totalité des cités périphériques des grandes villes. La Culture avec un grand […]
Faut-il que nos cités soient si cloisonnées, si fermées sur leurs parfaits alignements bétonnés pour que soient organisées « Les Rencontres des cultures urbaines » ? Quitte à qualifier la culture en question, ajoutons « sub » à urbaine, puisque, de fait, les artistes viennent dans leur quasi-totalité des cités périphériques des grandes villes. La Culture avec un grand C, elle, est bien protégée par les remparts asphaltés des rocades et périphériques, présentée bien au chaud ou sous air conditionné dans les lieux culturels dignes d’elle. L’année dernière, La Villette avait ouvert sa scène officielle aux « danses urbaines », cet automne son ambition est de brosser un état des lieux général en complétant le paysage avec théâtre, musique, et arts graphiques. La Grande Halle se transforme en véritable forum avec débats, vidéos, cyber-café et spectacles. Cependant, la danse et la musique, à travers le hip-hop, restent, de toutes les formes artistiques proposées, les plus emblématiques, les plus évidemment spectaculaires et donc les plus présentes dans ces rencontres. Le hip-hop surtout, qui commence à déborder de ses cadres et change de look. Première constatation, les filles font une entrée massive, à l’instar du groupe de Rennaises R.C.D. Sisters (Soeurs Reconnues Comme Danseuses), qui mettent au tapis le machisme caractéristique des débuts. Les origines se diversifient, il y a quelques Michel et Jean-Paul aux côtés de Rachid et Mamadou, et même un groupe de réfugiés tamouls installés en région parisienne, les New Friend’s, qui mettent le hip-hop à la sauce de leur danse traditionnelle, le bharata natyam. Les groupes précurseurs du mouvement, tels que Collectif Mouv’ ou Traction Avant, développent un langage chorégraphique au vocabulaire de plus en plus riche et aux influences éclectiques. On n’en est plus à celui qui fait la meilleure toupie, mais à développer une narration et à mêler d’autres sources musicales, jazz, funk et même flamenco. Les « Rencontres » sont aussi une occasion de découvrir de très jeunes groupes dont la moyenne d’âge n’excède guère les 16 ans. Au final, on n’a pas forcément toujours de beaux spectacles bien rodés, mais plutôt l’approche sensible des uns et des autres. C’est aussi le pari de La Villette, mettre en avant les démarches autant que les résultats et faire de ces rencontres l’occasion d’aller voir ce qui arrive près de chez vous.
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