A l’occasion de la sortie d’Era Vulgaris, très attendu nouvel album des Queens Of The Stone Age, découvrez en vidéo le clip de Sick, Sick, Sick et en écoute les titres Make it Wit Chu et 3’s & 7’s.
Il est près de 21 heures à Paris (Elysée Montmartre) lorsque les reines de la soirée se décident enfin à apparaître sur scène. Dans la salle, le public, qui patiente depuis près d’une heure au son de titres musclés des Arctic Monkeys ou de Nirvana, est assez mixte et varié: on croise aussi bien de gros baraqués tatoués que des métalleux chevelus ou des jeunes filles, qui en pincent visiblement pour le très charismatique leader de Queens Of The Stone Age (dites QOTSA), Josh Homme. Guitare empoignée à pleines mains, chemise de cow-boy et bandana rouge, le géant rouquin salue la salle en français et passe sans plus attendre aux choses sérieuses. Il entame le riff lourd et infernal de Sick, Sick, Sick, le très punk premier single d’Era Vulgaris, le très attendu cinquième album du groupe, dont la sortie est prévue le 11 juin.
?On joue pas mal de titres de notre nouvel album ce soir, prévient Homme en reprenant son souffle. J’espère que ça ne vous dérange pas.? En dépit de quelques concessions du groupe, qui enchaîne en début de set quelques morceaux de bravoure de ses disques précédents, comme la toujours électrisante Little Sister ou la plus noise et psychédélique In My Head, ce concert de début de tournée ? c’est seulement la troisième fois que le groupe joue l’album ? semble en effet ne poursuivre qu’un but : roder les titres d’Era Vulgaris en vue de l’herculéenne tournée mondiale de l’été. Aimantant du regard, moins durs et tripés qu’à leurs débuts, les Queens Of The Stone Age (composés ce soir de Josh Homme, Troy Van Leeuwen, Joey Castillo et Alain Johannes) jouent un set étonnamment rock’n’roll, avec même quelques accents boogie, loin du stoner hirsute et psychédélique, ce rock lourd, lent et sans compromis qui puise ses racines dans le désert de Palm Springs, à l’est de Los Angeles.
Du coup, Feel Good Hit of the Summer, le plus gros tube de QOTSA (dont le texte est composé d’une liste de noms de drogues), qu’Homme ressuscite au moment du rappel en jouant du pelvis, façon Elvis roux des années 2000, sonnait presque comme le vestige d’un temps révolu. Sous l’impulsion de Josh Homme, le groupe de cogneurs californiens semble vouloir aujourd’hui laisser éclater au grand jour une tendance pop, déjà présente il est vrai dans les albums précédents, mais jamais dominante, toujours contre balancée par des rythmiques plus lourdes et barrées.
?J’adore la séduction insidieuse de la pop. Tous les matins, quand je roule pour me rendre au studio, à l’extérieur de L.A., j’écoute la radio pop. Parfois, je tombe sur un titre de Kylie Minogue et je trouve ça diabolique!?, confiait Josh Homme, que l’on rencontrait fin février à Los Angeles, en pleine finition de l’album. Un changement de cap pas vraiment étonnant chez ce groupe dont chaque disque sonne comme une remise en question, un nouveau défi à relever. ?Je déteste les catégories, expliquait Homme. L’essentiel pour moi, depuis le début de Queens, c’est de ne jamais être là où on m attend, de continuer à créer la surprise. La musique ne doit pas devenir quelque chose de confortable. J’ai grandi dans le désert, en Californie. Mon grand-père, dont j’étais très proche, avait coutume de me dire: si tu es différent, on te jettera des pierres. Apprête-toi donc à aimer ça !? Une différence qu’il martèle un peu plus à chaque album.
Depuis leur création en 1997 sur les cendres de Kyuss, les QOTSA ont bâti une uvre forte et passionnante, qui n’a cessé d’expérimenter et de tordre le metal pour le faire évoluer vers des alliages ambitieux et novateurs. Toujours à géométrie variable, bien que stabilisé autour du noyau dur formé de Josh Homme, Joey Castillo et Troy Van Leeuwen, le groupe a été, pour enregistrer cet Era Vulgaris, rejoint en studio par une kyrielle de collaborateurs : l’habitué Mark Lanegan (qui chante sur un titre), Julian Casablancas des Strokes ou encore Trent Reznor de Nine Inch Nails. Un casting qui n’était pas présent sur scène, mais qui a sans aucun doute largement contribué à forger les titres à la redoutable efficacité pop de ce nouvel album, qui s’annonce d’ores et déjà comme un des musts de l’été.
L’accueil réservé à ces nouveaux morceaux par le public de l’Elysée Montmartre, qui levait le bras à la moindre accélération et sautait à la première cassure, ne laissait aucun doute sur la puissance de feu de cet Era Vulgaris. ?On a coutume de dire que c’est casse-gueule de ne jouer que des nouveaux morceaux. Nous essayons pourtant de le faire au maximum. Je pense que c’est la meilleure promo possible pour le travail de QOTSA. Et puis si je me contentais de parler à des journalistes, j’aurais l’impression de me muer en politicien.?
En attendant de les revoir sur scène en France, aux Eurockéennes de Belfort le 30 juin puis au Furia Sound Festival de Cergy le 1er juillet, découvrez en avant-première le sombre clip de Sick Sick Sick et écoutez deux autres titres du nouvel album Make it Wit Chu et 3’s & 7’s.
Avec l’aimable autorisation d’Interscope