Tout droit débarqués du fin fond du Nebraska, les quatre trublions installés à Brooklyn s’imposent dans le paysage indé US avec un premier album jubilatoire.
Terreau fertile pour une flopée d’artistes indé nord-américain (le label Captured Tracks en tête, avec ses signatures Mac DeMarco, DIIV ou encore Beach Fossils), Brooklyn continue d’entretenir toute une bande de joyeux lurons qui étalent au grand jour leur talent pour le songwriting. Ce n’est donc pas un hasard si les Navy Gangs, quatre gaillards originaires d’Omaha, dans le Nebraska, ont choisi de s’y installer pour donner vie à leurs compositions jouissives.
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Après un EP prometteur lâché en 2016, regroupant quatre morceaux ne dépassant pas la barre des 3 minutes, notamment le titre Special Glands et son clip branleur, le jeune gang dépasse les attentes avec un premier album sobrement intitulé Poach. Confectionné dans un petit studio de Brooklyn à partir de vieux morceaux précieusement conservés dans l’ordinateur du chanteur Matthew Tillwick, l’album a dû être enregistré à deux reprises – jugeant que la première version ne sonnait pas assez bien – pour s’approprier les sonorités nineties tant recherchées par le quartet.
https://www.youtube.com/watch?v=OFD5Bnop9lg
A la production, Matthew, Noah, Wilson et Gavin se sont offerts, une fois de plus, les services de Delicate Steve, artiste multi-instrumentiste et référent indé de Brooklyn et collaborateur de Mac DeMarco, Paul Simon, les Dirty Projectors ou encore les Growlers.
Slacker obscur
Dès les premières secondes, les Navy Gangs donnent le ton. Les riffs crasseux (1Alone, Dark Days, Diorama) côtoient les mélodies rêveuses baignées de chorus et de reverb (Just Kidding Note, Elf City Music), qui oscillent entre lumière et obscurité. Dans une interview accordée au site AdHoc, le groupe ira même jusqu’à qualifier l’album « d’assez sombre« , une atmosphère présente en filigrane – qui prend tout son sens sur le sublime Vampire – quelque peu nuancée par le single Housekeeping, « probablement le morceau le plus joyeux », selon Matthew Tillwick.
Avec ce premier long format, les Navy Gangs tentent de « lier toutes les humeurs d’être en vie » et s’offrent des titres plus étirés, qui donnent lieu à de belles surprises, à l’instar de l’étonnant Awkward Exchange. Paru le 3 août dernier chez Modern Sky, Poach s’inscrit dans la pure tradition indé des années 1990 et place les Navy Gangs en nouveaux héros du genre. L’attitude, l’atmosphère, le son… Tout y est. De quoi magnifier le reste de l’été par une bonne dose de slacker.
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