Vous avez loupé les morceaux, découvertes et tubes publiés quotidiennement par JD Beauvallet ? Hourra : ils tous ici.
LUNDI
George Ezra Did You Hear The Rain?
Le Londonien George Ezra chantera le 28 janvier au Café de la Danse, en première partie de David Lemaître, pour un joli duel de timbres écornés, de torch-songs amochées, délavées, de crooners des bas-fonds, de voix façonnées par le moonshine et le tabac sauvage. Typiquement le genre de chant dans lequel on se love ou que l’on fuit en cavalant, apeuré : depuis sa merveilleuse Budapest, on a ici choisi de rester enserré dans les tentacules de ce songwriting nonchalant. Préparez vous à un choc quand vous découvrirez le jouvenceau chanteur : ses chansons, sa bile et sa sagesse ne sont pas de son âge.
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MARDI
Monophonic Interzone Alsace
On leur a répété 100 fois, en chantant même : leur nom est tout pourri, il sonne frigide et austère. Tout ce que n’est pas le clip d’Alsace, que censurent les portails cul serrés, effarés par cet étalage de corps soumis à la musique – à moins que ça ne soit la moustache de proxo qui n’attire en paratonnerre les foudres des ligues morales ? La prochaine fois qu’un roadie batterie vous répond “dans ton cul” à la question “il est où mon pied de grosse caisse ?”, montrez-lui cette vidéo : il aura raison.
MERCREDI
Andrew Ashong Special
Votre foie est malmené, votre corps est en vrac, l’année commence bien. Il vous faut donc un onguent, une pommade pour faire passer les abus – et on ne connaît rien de mieux que les caresses profondes d’Andrew Ashong pour retrouver l’envie et le bien-être. Ces dernières années, les jeunes anglais ont beaucoup étiré la soul, l’entraînant dans les plus sombres et anguleux recoins, lui offrant aussi bien la richesse absolue que le dénuement le plus glacial. Mais peu de ces sorciers soniques, spécialistes du beat concassés ou de la boucle vrillante, n’ont finalement laissé à la seule voix le privilège de l’éclat, du stupéfiant. On est dans ce registre – celui économe de Gil Scott-Heron ou même Curtis Mayfield – avec ce Ghanéo-Londonien, dont la voix écrasante n’a pas besoin d’effets de science-fiction pour que son Special atteigne la voûte céleste. Bonne année : entre lui et Jungle, il fera chaud.
JEUDI
Tricot おちゃんせんすぅす
En football, l’expression ‘tricoter” est réservée aux joueurs-flambeurs, qui préfèrent l’étalage à l’épure et compliquent généralement le jeu et sa fluidité. Ce groupe s’appelle Tricot et dans son genre, il tricote sérieusement. Mais comme son genre, c’est le math-rock, alors les mots “tricoter” et “sérieusement” restent un atout non négligeable pour ces farfelus japonaises, disciples de Battles, des shorts très souples et de l’électricité en petites coupures.
VENDREDI
Super Squarecloud Fuzi-Miao
Qu’on nous pardonne ce passe-droit, mais un groupe qui cite – dans la conversation ou mieux encore dans sa musique – les divins enseignements de XTC est certain d’attirer notre oreille. Et effectivement, il y a du XTC dans la pop alambiquée de Super Squarecloud, jeunes anglais qui sont convaincus que le chemin le plus court est aussi le plus con et qu’il faut mieux passer par Z pour se rendre de A à B. Venus eux aussi de Swindon, ils jouent ainsi cette pop instable, kaléidoscopique, frénétique, avec l’énergie et l’impatience de leur âge. XTC signifiait “ecstasy”. L’extase, pas la drogue.
SAMEDI
Chance The Rapper Favorite Song (feat. Childish Gambino)
Il en a peut-être eu marre, à la fin, de tenir les chandelles et faire chauffer le micro chez James Blake, Childish Gambino ou Joey Bada$$. Alors le Chicagoan Chance The Rapper a décidé de raconter ce qu’il voyait en direct du trottoir, voire du caniveau, sur une terrifiante mixtape, Acidrap. Son sésame pour une année 2014 qui le consacrera, de gré ou de force.
DIMANCHE
Dive-In Let Go
C’est dimanche, la bourse est fermée et c’est dommage pour les spéculateurs, qui auraient pu massivement investir sur ces jeunes anglais. Venus de Glastonbury, ils ont forcément suivi depuis le berceau le célèbre festival, ce qui expliquerait l’étendue de leur savoir pop mais aussi leur capacité à ne composer que des hymnes hénaurmes, à étirer les refrains en chorales à brailler. Bref, Dive-In a tout pour mettre 2014 à sa botte : elles se portent en caoutchouc au festival de Glastonbury, où ils pourraient très vite passer du public à la grande scène.
http://youtu.be/WQbK_B1E7SM
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