Vous avez loupé les morceaux, découvertes et tubes publiés quotidiennement par JD Beauvallet ? Hourra : ils tous ici.
LUNDI
William Fitzsimmons Centralia (Live Acoustic)
On commence la semaine à poil : un homme, une guitare. Il n’en faut guère plus à l’Américain pour orchestrer le grand défilé au garde-à-vous des poils sur les bras, en avant première d’un nouvel album où il élimine et soustrait encore et toujours. Pour à l’arrivée, chanter le folk le plus richement dénudé depuis que Sufjan Stevens s’est perdu dans le cosmos. Ce doux géant porte une riche barbe et une ancre : il est effectivement plus capitaine Haddock que Castafiore.
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MARDI
Employee Of The Year On My Own
Clip charnel et poisseux pour ce groupe parisien qui caresse un funk immobile, un groove nature morte, aux spasmes lents, laconiques… On parlerait presque ici de trip-hop si les codes du genre n’étaient à ce point bousculé par une rythmique triste, épisodique, qui déboule sans crier gare en petites poussées de fièvre noire. Le meilleur endroit pour danser On My Own restant la baignoire ou, mieux encore, le hammam.
MERCREDI
Febueder Alligator
Une fois par an, l’aristocratie anglaise, couverte de chapeaux extravagants normalement réservés aux mariages royaux, se réunit à Ascot pour une course de chevaux sur fond de cristal et de cigares. Mais la noblesse pop, elle, y réside à l’année, dans le petit palais baroque bâti par les garçons de Febueder, architectes excentriques de follys et jardins hantés et brumeux. On y croise des éléphants roses, des papillons noirs et cet alligator hagard.
JEUDI
Timber Timbre Hot Dreams (Teaser)
C’est ce qui s’appelle jouer avec les nerfs, narguer : au milieu des cartes de Noël, on reçoit cette courte missive des Canadiens, qui se rappellent à notre bon souvenir avec 40 secondes de cette pop majestueuse dont on attend la suite depuis Creep On Creepin’ On, en 2011. Virage soul et suave à la Lambchop ? Bizarrie déviante à la Lnch ? Que sait ce que nous réserve l’album Hot Dreams, dont on va rêver tout l’hiver. L’album est annoncé le 1er avril : ça sera notre poison d’avril.
VENDREDI
Robbing Millions Tenshinhan
Du 13 au 15 décembre, la jeune scène belge déboule au Point FMR de Paris et dans cette turbulente colonie de vacances, on repère le groupe déformé de Lucien Fraipont, qui change d’apparence à chaque break (nombreux), passant d’un folk astral à une sorte de prog-rock humble (pour les diggers : d’Animal Collective à Robert Fripp). On ne sait pas comment le groupe gère son désordre sur scène, mais on a déjà hâte d’y découvrir sa virtuosité allègre.
SAMEDI
Nguzunguzu Mecha
Les Californiens reviennent avec un clip d’anticipation glaçant et son électro à la hauteur de la catastrophe : robots hostiles, mécaniques déréglées, humanité décimée, voici précisément ce qu’on entend sur ce Mecha méchant et amoché. Le genre de singles qui vous rend heureux d’avoir investi dans un vaste bunker, à 30 m sous le jardin. Adieu.
DIMANCHE
Santoré Tabou EP
Beaucoup trop de groupes ont réduit la folktronica à quelques astuces soniques, quelques tics mélodiques, empruntés aux fondamentaux labels Morr ou Warp. Car ce qui donne vie à cette musique aussi visuelle qu’évasive n’est jamais le son, aussi ambiant et voluptueux soit-il, mais la mélodie, ce supplément d’âme trop négligé par ces créateurs de paysages sans reliefs, aseptisés et mornes. C’est la force du Français Santoré qui, sans s’éloigner des codes, voire dogmes du genre, apporte à ces musiques horizontales d’excentriques et exotiques mélodies, qui donnent envie de siffler sous la neige et de faire le film pour aller avec. Et de passer le dimanche au coin de ces mélopées plus chaudes que veut bien le laisser croire leur gangue de glace.
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