Vous avez loupé les morceaux, découvertes et tubes publiés quotidiennement par JD Beauvallet ? Hourra : ils sont tous ici.
Lundi 8
Tessera Skies // Droplet
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Par rapport à d’autres grandes villes du nord anglais, comme Liverpool, Manchester ou même Leeds, la bonne cité de Newcastle semble étonnamment absente, ou au moins discrète, sur la carte des bastions forts de la pop-music. Bien sûr, de Bryan Ferry aux Pet Shop Boys, de Prefab Sprout à Field Music, elle a fourni au genre quelques esthètes, dont fait à l’évidence partie Tessera Skies. Le groupe geordie sidère même par sa maîtrise des arrangements, par l’ambition de ses agencements baroques, par son raffinement dandy. De la pop anti-gommeux, patiente et sophistiquée : pas étonnant qu’ils revendiquent les influences des Guillemots ou Fleet Foxes.
Mardi 9
Emilie Nicolas // Grown Up
Le nom est trompeur : Emilie Nicolas est Norvégienne, même si son grand mixeur est français (et doué) : Stéphane ALF Briat. Les images du clip, par contre, n’abusent personne : elles incarnent toute la mélancolie light, la nostalgie joyeuse, la chaleur et la tendresse d’une pop trop polissonne pour virer au solennel d’Agnes Obel, au sépia grandiloquent de Lykke Li – pour rester chez les Nordiques. Elle y échappe grâce à un chant en murmure chauds, mais aussi grâce à une drôle de production, à la fois chiche et extravagante, qui pousse Grown Up vers l’irréel.
http://youtu.be/bdS8hjiRMC4
Mercredi 10
Peluché // Ohio
Comme hier, un nom trompeur : Peluché vient de Londres. On ne précise pas la décennie : cette pop raide et pourtant élastique, aux rythmiques cassantes et pourtant souples pourrait très bien venir du début des années 80, quelque part antre The Passions, The Au-Pairs ou Raincoats. Depuis que Ohio nous est tombé sur les hanches, on n’arrête pas de gigoter sur ce refrain en saccades, dont la gaîté et les bonnes couleurs emmerdent l’automne – et puis l’hiver, quand le trio sortira son album. Adorable.
Jeudi 11
Ménage à Trois // Let Me Luv U (Los Porcos Remix)
Ça continue dans les noms trompeurs, je trouve les groupes bien taquins cette semaine : Ménage à Trois vient de Manchester où, en tout snobisme local, il a commencé à diffuser sa musique en cassettes (et ses dossiers de presse sur disquette ?). Est-ce d’avoir joué au Midi Festival dans le sud de la France ? En tout cas, les Mancuniens reviennent hâlés sur un Côte d’Azur au ravissant petit riff funky-maillot de bain, charmant interlude instrumental dont on préfère pourtant cet acolyte pompette, détendu, largement poussé au vice par de fameux concitoyens : Los Porcos, la branche déconneuse de WU LYF. Il faut vite sortir ça en flexi-disc, c’est le futur.
Vendredi 12
Slaves // The Hunter
L’Angleterre, qui espère bien tirer fissa les dividendes de son lourd investissement dans la guitare électrique de compétition, suit avec avidité les progrès fulgurants des Slaves, vauriens hirsutes que l’on imagine déjà en relève juteuse de Royal Blood. Ils jouent donc une version désossée, ripolinée moderne du heavy-metal à papa, avec une efficacité qui sent les années d’études et les tests en soufflerie. Pour du punk rock, ça fait un peu propret et posé, surtout à coté des furieux Bad Breeding, mais on doit leur reconnaître une efficacité assez ravageuse, et une gouaille bien sympathique.
Samedi 13
Lapsley // Falling Short
Comme Adele, Lapsley peut être considérée comme une chanteuse soul anglaise. Comme Adele, Lapsley est blanche comme neige. Comme Adele, Lapsley a signé avec le label londonien de prestige XL Recordings. Mais là s’arrête sans doute les comparaisons entre la chanteuse absente de Londres et la jeune pythie glaciale de Liverpool. A même pas 20 ans, Lapsley pourrait ceci dit assurer au pied levé le remplacement d’Adele, dans le cas possible du départ de la chanteuse milliardaire vers Sony – avec des arrangements autrement plus sobres, nettement moins braillards. Puisse-t-elle rester de ce côté-ci de la retenue.
Dimanche 14
Palmistry // Ascensión
Ça ne vous a pas échappé – désœuvement, négligence vestimentaire, odeurs de cuisine – : c’est dimanche. Bien. Pour secouer l’oisiveté, on va s’abandonner aux doigts et beats crochus de Palmistry, petit génie londonien du moins, du peu, de la soustraction, qui serait capable de composer une symphonie avec une sonnerie de vieux Nokia, un tube de club affolant avec le simple battement d’un cœur de hamster. Au lieu de reprendre du dessert, goinfrez-vous de ce R&B du désert.
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