Vous avez loupé les morceaux, découvertes et tubes publiés quotidiennement par JD Beauvallet ? Hourra : ils sont tous ici.
Lundi 25
Palace // Veins
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Ils jouent à l’occasion du folk mélancolique et s’appellent Palace. Toute ressemblance avec le groupe de Will Oldham n’est pourtant que pur hasard, vraiment pas de bol, quelle déveine, la vieille scoumoune, nous promet-on. Reste à savoir si les avocats de l’Américain seront de cet avis : ils pourraient suggérer à ces Londoniens d’angliciser leur nom : on leur propose Buckingham Palace.
Pourtant, d’Anglais, ce Palace-là ne possède souvent que le passeport, les influences venant le plus souvent d’un blues rock spacieux, voire spatial d’Amérique, mitigé, voire refroidi par des techniques et ambiances de productions nettement plus londoniennes.
Mardi 26
Isaiah Dreads // U See Me
Faire du grime quand on vient de la plus verdoyante campagne anglaise n’est pas fatalement le chemin le plus court. Venu du même coin rural que PJ Harvey, Isaiah Dreads a donc bâti à la dure sa réputation grandissante, en commençant à poster ses vidéos dès ses 13 ans.
Quelques années plus tard, ce garçon sans crew, sans frime est ainsi devenu un des nouveaux héros des sons urbains anglais, défendu becs et ongles par quelques cadors qui pourraient largement être son père. A 16 ans, avec un culot sur les flows élastiques et les productions épiques, on peut sans imprudence parler ici de relève de la garde.
Mercredi 27
Salt Cathedral // Tease
Décidément, la scène colombienne paraît bien débridée, si on en juge par les lignes pas du tout droites et raisonnables qu’empruntent les Meridian Brothers ou Salt Cathedral. Ces derniers, désormais basés à Brooklyn, se révèlent, dans un genre nettement plus renfrogné d’apparence, une identique source de joie, avec leurs électro-beats qui semblent jouer par des elfes et une chanteuse qui chatouille les oreilles, caresse les pieds et leur ordonnent de se lancer dans une farandole folledingue. De l’électro qui pourrait se jouer tranquillement un jour de panne électrique.
Jeudi 28
#1 Dad // Return To
“#1 Dad”, c’est ce qui est écrit sur les badges hideux que les enfants en bas âge offrent avec la carte ad hoc et le cendrier en nouilles à leur paternel bien emmerdé le jour de la fête des pères. C’est aussi, pendant quelques jours de l’année le groupe de l’Australien Tom Iansek, quand il fausse compagnie au duo Big Scary, sorte d’Angus & Julia Stone pour durs à cuire.
Nettement plus effacé en solo, il roucoule au coin d’un piano triste une de ces ballades à beats épars et refrains amples qui sont en train de former la BO des années 10 depuis la naissance de James Blake. Mieux vaut parfois être mou du genou que dur de la feuille. Bonne fête, despair.
Vendredi 29
Field Mouse // Horizon City
On conservera éternellement une tendresse militante pour les Field Mice, groupuscule anglais dont la noisy-pop survoltée aux hormones, romantique et teigneuse, fit les beaux jours du label Sarah Records. Visiblement, cette leçon d’écriture racée et nerveuse a trouvé un écho jusqu’à Brooklyn, où Field Mouse, groupe mixte et pourtant jeune semble obsédé par cette façon très anglaise et ancienne de maltraiter la mélodie tout en la cajolant.
Samedi 30
Alpha Consumer // Miss Positron
Les états de service de ce groupe de Minneapolis sont irréprochables : on a croisé ces cadors discrets chez Bon Iver, Arcade Fire ou Andrew Bird. Riche en guitares multiples, en lampes psychédéliques et danses absurdes, leur vidéo confirme qu’on a ici affaire à un groupe récréatif, du dimanche radieux, au sens le plus libéré, heureux et couillon du sens. L’album s’appelle Meat, et il est garanti sans gras.
Dimanche 31
The Sound Of The Shires // Andrew Loog Oldham
Il fallait au moins ce psychédélisme teigneux, anglais, pour expliquer les swinging-sixties aux enfants, et rendre hommage à Andrew Loog Oldham, grand prêtre flamboyant de cette débauche derrière les Stones. C’est le chantier archéologique et joliment illuminé dans lequel se sont jetés, en chemises à jabots ou Paisley shirts, les Franco-Britanniques de The Sound Of The Shires, amoureux de la jangly-guitar, du Londres de Syd Barrett ou Monty Python – et donc, fatalement, cousins des TV Personalities.
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