Vous avez loupé les morceaux, découvertes et tubes publiés quotidiennement par JD Beauvallet ? Hourra : ils sont tous ici.
Lundi 18
Baked // Don’t Trip
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“Don’t trip”, ment effrontément cette chanson qui, au contraire, invite au décollage immédiat, au grand voyage dans le cosmos de vos têtes avachies par ces guitares aussi épiques que piquées. Rock défoncé, pâle et lent, velvetien en un mot, illuminé de mantras mystiques où il est question du retour du Christ. Il va trouver un peu de changement, mais devrait avoir le bon look hipster.
Mardi 19
Orlando Volcano // Nice To Meet You EP
Basé à Brooklyn mais d’humeur vagabonde – d’Irlande à l’Amérique Latine –, Orlando Volcano est effectivement un drôle de brasier imprévisible. Gosbo qu’on jurerait venu d’une pochette d’un obscur groupe rockab gay du Texas, il dévoile sur un riche EP un goût pour l’électronique à fleur de peau, physique ou mentale suivant les besoins, toujours minimale dans l’exécution (du R&B désossé à l’electronica méditative) mais très généreuse en suggestion, en dons d’images. Dans ces six titres, on voit ainsi le Japon, Berlin ou Mars – à travers un vitrail bleu comme une orange.
Mercredi 20
Lust For Youth // Armida
Leur photo de presse ressemble à un shooting de mode pour une marque hip de polos hors de prix dont les tailles ne vont pas au-dessus du S, voire du XS. Mais ne pas se fier aux airs austères, voire belliqueux des trois garçons : leur nom, Lust For Life en dit long sur l’appétit sexuel de cette électro-pop à voix danoise et son damné, noir et agité. On connaît le topo : glacé dehors et bouillant dans les caleçons. De l’euro-dance gothique, si on pardonne l’oxymore : Mylène Farmer, sort de ce corps (ce cadavre ?).
Jeudi 21
Bad Breeding // Burn This Flag
Sur scène, c’est le carnage : des lads hagards, hirsutes, belliqueux, torse poil parce que la baston va arriver, qui font passer les Amazing Snakeheads pour One Direction et Lemmy Motörhead pour Leonard Cohen. Désormais signés sur le label des merveilleux voyous de Fat White Family, les punks de Bad Breeding sortent enfin leur premier single, histoire de nettoyer le terrain à la bombe sale avant le festival Les inRocKs Philips. Et on ne peut pas dire que le studio ait calmé les ardeurs (hardeurs) de ces héritiers insurgés de Clash ou des Stiff Little Fingers. Pogo à gogo.
Vendredi 22
SIGHS // Easy To Forget
Longtemps, Mart Wilson a enregistré, sur son téléphone, son dictaphone ou son vibraphone (euh, non) des chansons sans buts, sans fin : des brides de mélodies sorties d’un cerveau confus, aujourd’hui séquencées et organisées par deux nouveaux amis de jeu. Du coup, électrocutée, dérangée dans son petit confort, secouée dans sa léthargie, sa jolie mélancolie trouve hors de la coquille d’autres compagnons de jeux, ici une guitare ligne claire, là des claviers de riche. Comme tout hipster qui se respecte, il sort aujourd’hui ses chansons en cassette.
Samedi 23
Diners // Citrus
Tyler Broderick était encore lycéen quand, en 2012, il enregistrait le ravissant mini-album Throw Me A Ten. Désormais bachelier et les idées heureusement toujours en vrac, dans le vague, il sort aujourd’hui Always Room, un premier véritable album où il a définitement passé le bac – pour le pays des rêves gélatineux et des utopies en marshmallow. Sans le savoir, sans passeport, il a en effet débarqué dans l’Angleterre des mid-80’s, jouant une pop à frange, innocente et radieuse, juvénile et romantique telle que la défendait alors des labels comme Subway ou Sarah. Mais pour être passéiste, rétro, vintage, il faut savoir l’histoire, et on doute fort que ce jeune homme de l’Arizona soit un antiquaire. On le soupçonne plutôt d’avoir effacé le disque dur de la pop et de tout recommencer à zéro, au “lalala” originel.
Dimanche 24
Yeah Boy // Can’t Get Enough
C’est dimanche, et on va le passer avec un branlotin, un slacker, un couillon (ce nom, quand même), un ahuri, parce qu’il n’existe pas meilleure compagnie pour refaire le monde (moins rond, plus mou) depuis un hamac. On remuera quand même un peu les fesses entre deux coussins et trois Bloody Marys chargés, quand il se lancera dans son Can’t Get Enough, une de ces pop-songs anglaises montées sur vérin dancefloor, innocente bluette tracassées de beats pervers et lignes brisées. Pourquoi seulement Londres sait faire ça ?
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