Vous avez loupé les morceaux, découvertes et tubes publiés quotidiennement par JD Beauvallet ? Hourra : ils sont tous ici.
Lundi 4
Rivkah // Rock’n’Roll Nigger
Un gros coup de cœur pour démarrer la semaine, avec cette reprise effrontée et enchantée de Patti Smith. Dans l’exercice toujours périlleux de la reprise, la Française se situe résolument, sur un EP où elle reprend aussi bien Elvis que Kurt, plus près du dernier Anna Calvi que du Cœur de Pirate : ses reprises sont des appropriations, des expropriations plus que des exercices de génuflexion. “Outside of society, that’s where I wanna be.” On l’y rejoint en courant.
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Mardi 5
Wunder Wunder // Coastline
Guitares ligne claire, beats rangés comme les petites voitures d’un enfant maniaque sur la moquette de sa chambre, synthés avec impeccable raie de côté, chant d’enfant de chœur : on est chez ces Australiens aux antipodes de l’Angleterre des souillons, des dépravés merveilleux de Fat White Family ou Eagulls… Et pourtant on adore cette pop très soignée, méticuleuse, à la Donald Fagen ou Prefab Sprout, qui possède ce charme des vieux garçons cultivés, largués et excentriques – qui deviennent un jour sans même le savoir des hipsters. Wunderbar wunderbar.
Mercredi 6
By The Sea // I See A Crystal Sky
Ceux qui traînent de serviette de bain en bars à tapas, voire à putas, n’auront aucun mal à mémoriser le nom de ce groupe : By The Sea. Pour peu qu’ils aient un peu de bouteille (du Maury ou du Chinon, frais, merci), ils pourront également se souvenir de ce groupe par ce phénomène étrange du déjà-vu. Ici, le déjà entendu, tant ce groupe doué et pourtant jeune, voire juvénile, semble avoir non seulement pillé la garde-robes à la naphtaline de ses parents, mais également leur discothèque early 80’s, riche en The Wake ou New Order. I See A Crystal Sky ? Dans le rétroviseur alors.
Jeudi 7
Felt Tip // Simple Things
Ils ne sont pas nombreux, les Français à avoir enregistré pour le prestigieux label anglais Fierce Panda. Félicitations donc à Anton, quart de ce groupe londonien à la pop pleine de contradictions, à la fois raide et nonchalante, épique et timide, dansante et accablante. Pas étonnant de la part d’un groupe qui s’est formé autour d’une passion commune aussi bien pour le rock cassant de Television que pour le groove rond de LCD Soundystem (on imagine que les Smiths furent aussi de ces premières conversations échevelées). Comme quoi, Simple Things n’est pas aussi simple que ça.
Vendredi 8
Marble Arch // Antiscript
Sur sa page Bandcamp, le Français parle “du son de l’enfance”. Et effectivement, on entend dans sa musique ce mélange de joie et d’angoisses aussi éphémères que vertigineuses les unes que les autres, cette certitude que tout sera possible, que l’on vivra sur Mars en parfaite harmonie. Comme un gamin, sans soucis de hiérarchie ou de rigueur, Marble Arch empile donc comme on joue aux cubes un rock où la batterie Jesus & May Chain, la guitare Ride, le chant Beach House s’échangent les influences comme des vignettes Panini à la récré. Adorable.
Samedi 9
Junk // Like A Cop
On n’a pas oublié Papa, le groupe californien que l’on avait invité l’an passé au festival des Inrocks en lui promettant amour, gloire et beauté – une raison de plus de ne pas devenir Mme Soleil ou Nostradamus. Quelques membres de Papa se retrouvent aujourd’hui au sein de Junk, troupe agitée entièrement au service de la pop-song qui frise les moustaches, rend les pieds idiots et apporte la fraîcheur dans les maillots de bain.
Dimanche 10
Laurent Danicher // Le Secret
Il y a presque dix ans, on recevait de Strasbourg une poignée de chansons sidérantes d’un crooner illimité, tonnant des histoires d’amour et de meurtre sur une musique de démesure, héritée de Polnareff comme de Burt Bacharach. Mais têtu, insatisfait chronique, Laurent Danicher ne tenait pas vraiment à ce que circulent ses chansons. Miracle : il en poste aujourd’hui une poignée, et l’on retrouve intacte sa pop symphonique, dandy. Il faut désormais lui faire enregistrer un album. Triple.
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