Vous avez loupé les morceaux, découvertes et tubes publiés quotidiennement par JD Beauvallet ? Hourra : ils tous ici.
LUNDI 16
Twin Peaks // Flavor
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Depuis des années, depuis la série Twin Peaks et sa BO diabolique en vérité, tout un pan de la musique s’est vue affublée de nouveaux adjectifs, pour décrire ce mélange de sensualité et d’effroi : twinpeakesque ou lynchien. Très récemment encore, les Bordelais d’Odezenne samplaient le générique de la série.
Il était donc logique qu’un groupe ose un jour le nom de Twin Peaks, même si on l’aurait préféré plus mystérieux, plus opaque, moins carré, moins cartésien. Qu’importe : pour ses évidents liens de sang avec Big Star, on s’entiche quand même de cette power-pop crâneuse, étonnamment jouée par des ados de Chicago – alors qu’on croirait entendre leurs pères.
MARDI 17
Adult Jazz // Spook
Il y a quelques semaines, on s’amusait ici du nom de ce groupe de Leeds au charabia pop un peu confus : Adult Jazz. Les choses se précisent dès le second single, le toujours étrange Spook, où, élagué, simplifié (on n’y entend déjà moins l’influence précise de Van Morrison), leur songwriting largué se fait plus concis, plus lisible. Il finit même par évoquer la prog-pop d’Alt-J – ou Robert Wyatt avec des poux dans la barbe. Maintenant, les gars, il va falloir assumer ce nom à la con – Adult Pop ?
MERCREDI 18
Esse // Deep Heart
A force de vaguelettes, indolente et pacifiques, dans une mer de mercure, ça va virer au tsunami : pas un jour sans le nouvel héritier de James Blake, qui s’imagine naïvement qu’étirer les silences, propulser les dynamiques vers le cosmos et chanter comme un crooner la corde au cou suffit à faire des merveilles à la hauteur de Retrograde ou To The Last.
On ne listera pas, on s’endormirait avant, tous les suiveurs plus ou moins inspirés, mais Esse fait partie, avec Sohn ou Sampha, de ceux qui ont mis de l’âme dans leur soul de science-fiction, du cœur dans le Mac. Deep heart, donc.
JEUDI 19
Spring King // Mumma
Après le gros coup de grisou d’hier et la soul navrée d’Esse, on se prend une bonne rasade d’électricité truandée avec ce collectif de Manchester dont quelques détails – le chant étranglé, le songwriting exalté – évoque de loin WU LYF. Mais Spring King, dont le chanteur fait ce qu’on appelle un Phil Collins (c’est le batteur qui est au micro), se révèle encore plus accueillant d’incongruités, mélangeant à l’occasion la rigueur rageuse du krautrock et la béatitude de la sunshine-pop. Après tout, on disait bien dans les seventies que Kraftwerk étaient les Beach Boys électroniques !
VENDREDI 20
Public Access T.V. // Monaco
On a beau être jeune, jouer de la guitare, venir de New York, sortir le soir avec des RayBans noires et porter des cuirs Ramones, on n’est pas forcés de perpétuer une glorieuse tradition locale étalée du Velvet aux Strokes.
Avec leur nom nigaud, les trois new-yorkais jouent donc le rebrousse-poil, en évoquant plutôt une dynastie anglaise de songwriting/storytelling à la Paul Weller, à la Costello. Et ça fonctionne sur ce Monaco qui danse tout rigide, tout incongru – et donc réjouissant – en 2014.
SAMEDI 21
Tobias Jesso Jr // Just a dream
On connaissait Sean et Julian Lennon, mais on ignorait que John Lennon avait eu un autre fils musicien. On découvre donc, rivé à son piano, Tobias Jesso Jr, jeune canadien à mine ahurie, actuellement en studio avec JR White de Girls pour un premier album qui pourrait nous forcer à sortir des gros mots – genre Elton John early-70’s ou Randy Newman.
DIMANCHE 22
Hel // Boddle
Quand on parle de la richissime scène suédoise, on évoque le plus souvent la pop sautillante, le rock garage ou l’électronique azimutée. On ne pense pas souvent au prodigieuses productions R&B ou hip-hop, et on a tort. Car de la disparue Mapei à Seinabo Sey, la scène est pareillement riche et surtout affranchie, comme le prouve une fois encore ce trio formé à Stockholm sous influence Neptunes, vers qui pourraient vite se pencher les gros players du hip-hop américain. Du coup, on risque vite des embouteillages, sur le highway to hel.
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