Vous avez loupé les morceaux, découvertes et tubes publiés quotidiennement par JD Beauvallet ? Hourra : ils tous ici.
LUNDI 02
Jesus Christ Fashion Barbe // Finger Is On
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Souhaitons à ces turbo-psychédéliciens de survivre à la mode des barbes, voire de devenir plus célèbres, air connu, que Jésus Christ. Leur Finger Is On n’ayant pas d’âge, il ne pourra pas vieilllir, rejoignant Là-Haut quelques hymnes furieux sur trois accords maltraités, quelque part entre des hymnes guenilleux signés Ramones, Jesus & Mary Chain, Sonic Youth ou Pavement. Car la force des Normands, c’est d’appliquer à leur nonchalance slacker, à leur écriture plutôt folk une tension, une urgence, une électricité qui les traversent comme un spasme. Premier extrait de leur nouveau EP, Finger Is On met le doigt sur le malaise : rage et suicide au générique, ce genre d’entertainment.
MARDI 03
Stephen Steinbrink // Now You See Everything
Stephen Steinbrink a grandi en plein désert de l’Arizona – et on imagine à quel point ses amis étaient des chansons venues à lui en bas débit, offrandes au pointillisme vieux garçon des Shins ou à la beauté brute d’Elliott Smith.
Dans le désert, la maison devait être une oasis : aucune trace d’aridité, de sécheresse dans ce Now You See Everything aux arpèges joyeux, aux cordes cavaleuses. On l’écoute une herbe dans la bouche, la bouche en cœur, le cœur en fête, la fête dans le hamac, le hamac sous un ciel amical.
MERCREDI 04
Xinobi // Spend The Night
Un nouveau Hot Chip calibré pour l’été sans fin et sans pantalon ? La dernière trouvaille house languide d’un label de pointe de Californie ?
Zobi la mouche : c’est du Portugal que vient Xinobi, Bruno Cardoso pour l’état-civil, visiblement collectionneur pépère de suavités disco, deep-house ou electrolofi, qu’il malaxe avec des mains scandaleuses sur ce single avec lequel on risque effectivement de passer quelques nuits. Pour tenter de cerner le garçon, signalons qu’il a aussi bien remixé Nicolas Jaar qu’Agnes Obel.
JEUDI 05
Bipolar Sunshine // Deckchairs On The Moon
On sort les chaises longues et comme l’ordonne ce lord de Manchester, on les pose sur la surface de Lune. C’est là, en apesanteur et au clair de Terre que s’apprécie au mieux cette musique surréaliste, qui revendique à hauteurs identiques les influences de Pharrell Williams et des Smiths.
Déjà riche d’un passé bringuebalé du ska au hip- hop, de la pop au reggae, Bipolar Sunshine affirme et creuse un ton de plus en plus personnel, résolument anglais mais insaisissable, proche en ce sens d’un Damon Albarn qui compilerait en un seul personnage toutes ses facettes. Ce n’est pas bipolaire, mais largement multipolaire.
VENDREDI 06
Anton Oak // Satisfied
Satisfied ? Oui. Beaucoup. Du coup, on ne s’attache que moyennement aux détails biographiques de ces protégés du label XVIIIEMEPENINSULE, qui ne sortiront leur premier EP qu’à la rentrée prochaine mais qu’on découvrira à la Flèche d’Or de Paris le 19 juin, pour une nuit ouverte au collectif.
Car qu’importe le blahblahblah quand la musique impose la sérénité, quand elle donne à ce point envie de faire des avions en papier avec les dossiers de presse, de leur mettre le feu aux ailes pour juste regarder les flammes voltiger et danser dans le noir ?
SAMEDI 07
Eyedress // Hearing Colors Mixtape
Récemment vu en première partie de Jungle, Eyedress a, plus encore que son récent EP, impressionné par la lutte sans concession entre suavité et brutalité dont est capable son électro qui s’interdit le ventre mou.
Idris Vicuña a enregistré cette riche mixtape dans sa chambre de Manille, et on imagine bien sur quel bordel fourmillant donne sa fenêtre, entre aubes pâles où il chante que ça va mal et soirées chaudasses, quand son ordinateur chauffe dans la torpeur. Idris possède aussi une copine chanteuse, qui vient régulièrement hanter ses chansons et son nom est rigolo : Skint Eastwood.
DIMANCHE 08
Phoria // Emanate
C’est dimanche, on va à la plage. Et comme on aime les galets, les machines à sous crapuleuses et les beignets à l’huile de ferry, on descend vers celle de Brighton. Le groupe qu’on y croise s’appelle Phoria, il aurait dû s’appeler Euphoria : son électronique toute douce (avant explosion extravagante) est source de jubilation : beats et béats sont ici le même mot.
Mais finalement, Phoria lui va bien aussi, car cette maladie qui provoque des troubles de la vision décrit assez bien la confusion des sens, le flou artistique que génèrent ce chant vague, gazeux, translucide comme un gospel devenu vitrail. Voici de quoi faire passer James Blake pour le Hellfest.
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