Vous avez loupé les morceaux, découvertes et tubes publiés quotidiennement par JD Beauvallet ? Hourra : ils tous ici.
LUNDI 5
Sleaford Mods // Tied Up In Nottz
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Ne cherchez pas : vous n’entendez pas, même en grattant les faces B d’Arab Strap, The Streets, TV Personalities ou The Fall, musique britannique plus morose, plus désabusée, plus glauque – plus comique aussi. Car derrière leurs airs de fossoyeurs déprimés, leur ton de suicidaires avancés et leurs mélodies de quart-monde en novembre, les deux Anglais ne peuvent être que de sacrés farceurs – il faut juste aimer l’humour noir. Voilà une excellente façon de démarrer une semaine ensoleillée – en évitant à tout prix la coquette cité de Nottingham.
MARDI 6
Varsity // New Wave
New Wave dit le titre, ce que confirment, en stridences saccadées, les guitares ou ce chant de morveuse hautaine. Dans ce jeu de va-et-vient, d’influences qui voltigent en allers-retours autour de l’Atlantique depuis le blues, c’est l’Amérique qui singe l’Angleterre qui imite l’Amérique qu’on entend dans ce trio – soit un groupe qui tente de s’approprier le son aigrelet, fuzzy et malicieux de toute une scène eighties britannique (des Raincoats aux Shop Assistants) qui, elle-même, ne jurait que par les Ramones ou Patti Smith. Bref, c’est bien.
MERCREDI 7
Royal Shoals // Com et Dius ?
Quelques semaines après les virevoltants et implacables Districts, on est déjà de retour dans la jeunesse agitée de Philadelphie. Frénésie et érudition identique chez les deux groupes, mais Royal Shoals a préféré la sophistication et la luxuriance d’une pop très british, voire précieuse, à l’énergie brute et au dénuement des Districts. Mais ils la jouent avec une telle ardeur, une telle impatience, une telle jubilation que toute chochotterie est bannie – ce groupe postillonne, à la Buzzcocks, autant qu’il chante.
JEUDI 8
Jasia // Inverbatim
Entre les Etats-Unis de son enfance, l’Australie et Londres où il travaille, Josiah Willows est un sans home sweet home fixe : sa musique l’a suivi dans cette voie nomade et voyage léger. Car si Josiah Willows est un virtuose, qui a étudié jusqu’au sang le violon, la guitare ou le chant, sa musique n’est pourtant que simplicité, comme si elle avait désappris pour se réduire à l’essentiel, à une esquisse. Soit ici une vieille boîte à rythmes, des grondements de basses et des vapeurs de chorales. Dit comme ça, ça fait un peu new-age, Sígur Ros à poil dans le lichen, Passion Pit dans un ashram moite. Bien, donc.
VENDREDI 9
Douglas Dare // Swim
En anglais, son nom signifie “ose” et l’audace enlace le songwriting de ce proche de Nils Frahm. On parle strictement de musique en disant ça, tant ses mélopées étalées de clavier ordonnent la fuite, la fugue. Le père de ce jeune homme du mystique Sud Ouest anglais père enseignait d’ailleurs le piano, et ce n’est pas tombé dans l’oreille d’un sourd (Beethoven). Virtuose du silence et des notes cachées, Douglas Dare vend, littéralement, du rêve – rêve agité, quand même, que semblent pourtant nier la suavité, le fluidité de ses torch-songs électro acoustiques. Comme chez James Blake, un remarquable exercice de soustraction, de virtuosité au service du moins.
SAMEDI 10
Tove Lo // Not On Drugs
Il y a une école supérieure d’électro-pop quelque part en Suède ? Comment expliquer sinon, de Lykke Li à Robyn, cet essaim de chanteuses toutes portées sur le même grand écart entre une voix de chaudière et des instrumentaux de glace ? Jusqu’à preuve du contraire, l’omelette norvégienne, chaude dehors, glaciale dedans, n’est pas une spécialité suédoise ; ce que tente une fois encore de nier Tove Lo, avec ce Not On Drugs aguicheur et déluré, mais en dessous – niveau ultra-pop – de son cruel Habits de l’an passé.
DIMANCHE 11
Lapland // Metal Lungs
On finit la semaine en joyeux oxymore : le groupe s’appelle Laponie et joue de la sunshine-pop. Ceci dit, il suffit de bien viser et de ne jouer la pop que les rares jours de soleil ! Trêve de balivernes : le groupe vient de Brooklyn, où il a peaufiné à la bougie comme à l’éclairage de laboratoire une pop aussi pastorale que scientifique, à la fois rat des villes et rat des champs. Sommet de l’album Lapland, ce Metal Lungs aide effectivement à mieux respirer : oxygène à gogo.
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