Vous avez loupé les morceaux, découvertes et tubes publiés quotidiennement par JD Beauvallet ? Hourra : ils sont tous ici.
LUNDI 12
St South Slacks
Cette jeune prodige de la pop atmosphérique vient de Denmark. Pas du Danemark – non, de la ville australienne, paisible et nonchalante cité de bord de mer, qui a empoché en 1998 le titre de “ville la plus proprette d’Australie”. Un titre de gloire que St South a appliqué à sa musique, qui chochotte un très élégant entrelacs de folk et d’électronica, déjà remarqué par Bon Iver et le label Jagjaguwar (sur son site, elle reprend aussi bien Johnny Cash que Two Door Cinema Club !). Ce n’est qu’un début : elle propage douceur et sérénité. Pensez à elle quand vous ouvrirez un Chardonnay de Denmark, au crépusucule.
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MARDI 13
Baby In Vain Corny #1
Après Denmark, Australie, le vrai Danemark aujourd’hui, avec un vent frais soufflant en rafales alcoolisés depuis Copenhague. Electrique et hanté par un riff stoner à l’air vraiment méchant, le rock de ces adolescentes est résolument mal élevé, ne sourit pas à la dame, ne fait pas des courbettes, a jeté les joliesses avec sa trousse scolaire (on parie sur une Hello Kitty salopée de graffiti Kyuss). Qu’elles ne changent surtout rien, ni leurs frimousses espiègles, ni leurs chansons morveuses, sagouines, têtes à claques.
MERCREDI 14
Astro Zu Zillion Dollar Uh
Nouvelle recrue de l’excellent label Bad Life, Astro Zu est l’un des plus téméraires astronautes anglais, un type qui a déjà visité plusieurs galaxies, qui possède la carte du Cosmos et fait parfois la sieste sur la Mer de la Tranquillité, sur la face lumineuse de la Lune. Il connait par cœur les vents, les dangers et le silence du grand vide : la moindre des choses à réclamer à un fils d’astrologue. Par contre, Astro Zu n’a jamais quitté le plancher des vaches : tout se passe dans sa tête, où c’est le big bang jour et nuit, un bordel en expension qui repousse sans répit les frontières de l’électronica, du psychédélisme et du R&B. Il s’appelle Astro Zu, mais ne dit pas comment s’appelle son vaisseau spacial : Flying Lotus aurait été très approprié, mais c’est déjà pris.
JEUDI 15
Flowers When You Lie
Il n’étaient sans doute même pas nés dans les années 80 : ça n’empêche pas les Flowers de généreusement fleurir la tombe d’une indie-pop britannique alors triomphante, de Jesus & Mary Chain aux Primitives. Attention cependant à la faute de frappe en recherchant cette chanson sur un moteur de recherches : l’intitulé “flowers when you die” vous offrira des tests comparatifs de pompes funèbres. Et si cette musique est tristounette, elle ne donne jamais dans la marche funèbre : elle a juste adopté, dans un boutique vintage, le look mélancolique mais confortable des eighties.
VENDREDI 16
Décibelles Clouds
Encore une bonne nouvelle venue de Lyon : à peine le temps de déchiffrer le psychédélisme paradisiaque d’Alexis and the Brainbow que déjà débarquent ces trois jeunes filles électriques du nom de Décibelles. Un patronyme qui mélange le vacarme et la coquetterie, ce dont se chargent également les brûlots secs de ces pétroleuses, autrefois repérées sur le label April 77. Car derrière l’hostilité de ces guitares, la morgue de ces rythmes des cavernes, il y a, comme chez les Yeah Yeah Yeahs par exemple, un authentique esprit pop, bien caché dans ces chansons qui jouent les renfrognées mais sont en fait des petits chatons tout doux.
SAMEDI 17
Fiodor Dream Dog Jenny Kissed Me
On est certain que le “Dream Dog” du nom ne résistera pas longtemps à la déferlante déjà promise à la jeune française. Son étrange songwriting, qui mime la lo-fi tout en se révélant particulièrement riche en rebondissements et arrangements pas évidents, pourrait effectivement la porter loin, sous le nom plus simple de Fiodor. Son dada étant le papapoum, la Parisienne est noturallement batteuse brutale de formation – on l’a vue et surtout entendue derrière The Aikiu ou Bertrand Belin (qui la produit). Elle revient à l’automne avec un nouvel ep, où étincelle ce Jenny Kissed Me.
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DIMANCHE 18
Radkey Pretty Things
Vous pensiez vous en tirer paisiblement en ce dimanche d’août, avec une chanteuse éthérée ou une électro pacifiste. Non : on finit la semaine la rage au ventre et le pied au plancher avec ces trois teignes venus du Missouri. Comme chez The Bots, ne pas se fier ici aux dégaines de ces adolescents, qui semblent évadés d’un clip d’Odd Future. C’est du punk-rock, exaspéré et straight-edge, que bastonnent les frères Radke, dont le plus jeune n’a que 15 ans et parle pourtant couramment les années 70 qui, pour eux, appartiennent autant à Led Zep qu’aux Ramones. Pretty Things ? En plus, ils ont de l’humour.
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