Vous avez loupé les morceaux, découvertes et tubes publiés quotidiennement par JD Beauvallet ? Hourra : ils sont tous ici.
LUNDI 22
Clarence Clarity // The Gospel Truth
Mon Dieu, mais quelle est cette chose étrange, traumatisante même, qui murmure un funk déglingué comme on psalmodie en cérémonie vaudou la recette d’un poison fatal remontant à la nuit des temps. On attendait ce genre de déraison, ce genre de funk déchiqueté au robot ménager du côté de Prince : c’est le prince des ténèbres qui sort de sa grotte, pour un Gospel Truth qui, si tout se passe bien, devrait totalement ruiner votre semaine, ses humeurs et son soleil.
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MARDI 23
Au Revoir Simone // Somebody Who
En duo dans le prochain album d’Etienne Daho, sur leur propre disque en septembre : grande joie de retrouver les craquettes new-yorkaises d’Au Revoir Simone. Et c’est bonjour L’Ami Ricoré avec cette pop-song attendue depuis presque quatre ans, qui confirme parfaitement la sophistication et la densification de cette musique autrefois construite sur du vent chaud et des clochettes de fées. Ça reste bien entendu de la dance-music, mais c’est presque l’heure des slows. Huh huh.
MERCREDI 24
Kiwi // Llama
Quand un membre des Foals et un autre des Friendly Fires unissent leur mauvais esprits et leurs cultures déviantes du groove, ça fout forcément la merde : le label s’appelle donc Deep Shit. Et on y retrouve un drôle d’oiseau, Kiwi qui, comme les garçons et les filles de son âge en Angleterre, n’a pas attendu Daft Punk pour réhabiliter en nage, en rage et en carnage le disco. La chanson s’appelle Llama, elle fait rigoler les basses et jouir les pieds : elle en crache de joie à la face du monde gris. “Quand lama faché, señor, lui toujours faire ainsi” nous avait pourtant prévenus Zorrino.
JEUDI 25
F y f e // Solace
Heureusement que l’été est là pour faire le ménage dans son iTunes, à la recherche de grand oubliés et de hypes déjà volatilisées. Où l’on se rend compte, consterné, effondré même, qu’on n’a pas encore défendu avec toute la rage et la foi nécessaires cette chanson en or massif, merveilleusement chantée par un Anglais d’une vingtaine d’années dont on ne connaît que la nuque. Ceux qui se souviennent de la première fois où ils ont entendu la voix de Badly Drawn Boy ou Divine Comedy risquent là quelques frissons – et le coup de foudre.
VENDREDI 26
MØ //Waste Of Time
En attendant de la retrouver sur la scène de la Cigale lors du prochain festival des Inrocks, la furie danoise continue d’illuminer de sa morgue, de son hostilité et de sa sensualité farouche des tubes passablement maltraités. A la manière de la Canadienne Grimes, autre habituée des hivers sans fin, elle danse, mais avec la peur au ventre et la rage aux dents : même la dance-music la plus éclatante vire ici au drame, le fluo au noir d’encre.
SAMEDI 27
Greycat // I Won’t Mind
Avec son groupe Rock’n’Roll, gang au nom, son et tête de pioches parfaits pour le rôle, Gricha avait empoché une médaille d’or de l’InrocksLab. Toujours effronté et insaisissable, il est aujourd’hui à la tête de Greycat. Et si la nuit, tous les chats sont gris, certains brillent plus que d’autres. Notamment, ici, grâce à la production lumineuse de Sourya, excellent aussi de ce côté-ci de la console, sur un I Won’t Mind à la fois pop et sombre, guilleret et accablé – ce qui, depuis The Cure a donné quelques drôles de raisons de danser dans le noir.
DIMANCHE 28
Hibou // Sunder
On a écrit Hibou – et surtout pas vieille chouette. Quoique : avec son groupe Craft Spells, Hibou joue la noisy-pop ancestrale des années 1986, qui fait clingclingcling sur la guitare et lalala dans le micro. Mais en solo, l’ado de Seattle embarque cette écriture enfantine à la plage et la force à faire plein de musculation : d’où cette étrange surf-pop bien niquée, à la Drums, qui fait des hang-ten insouciants alors que la mer est bouffée par le brouillard. Il jouera en France en novembre : le 11 à la Poudrière de Belfort. On ne savait pas qu’on pouvait faire Seattle-Belfort en surf.
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