Vous avez loupé les morceaux, découvertes et tubes publiés quotidiennement par JD Beauvallet ? Hourra : ils sont tous ici.
LUNDI 22
Parquet Courts Light Up Gold
Pour un Européen, élevé aux mythes romantiques du rock new-yorkais, de la noirceur maléfique du Velvet Underground à l’élégance hautaine de Televison, ce groupe est une aubaine, un fantasme. Comme les Weather Prophets ou Jonathan Fire*Eater avant eux, c’est dans ces saintes écritures que ces quatre Texans de Brooklyn ont appris à lire, quitte à sauter quelques lignes et à inventer avec ce larcin un argot vivant, crado, accéléré par une énergie de poux faméliques bien de leur âge. Ceux qui regrettent en larmes le passage à l’âge adulte des Strokes pourraient trouver consolation dans l’album des Américains, qui sort en Europe cette semaine.
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MARDI 23
Papa Put Me To Work
“Mets-moi au travail” implorent ces Californiens, qui ont déjà largement commencé sans nous, avec un rock aux ambitions de baron, qui partage la puissance de feu et les gimmicks irrésistibles (piano hanté, guitares en flammes et chant colossal) d’Arcade Fire. Le groupe, du quartier angeleno d’Encino, serait sur le point de signer avec une major : bientôt, Papa seront les daddys.
MERCREDI 24
Weirds Crocodile
“Les bizarres”, sous-estime le nom de groupe, confortablement installé sur des lignes de faille, insaisissable, inébranlable. Avec sa voix de prêcheur dingue et survolté à la The Fall et ses mille breaks et autant de mégawatts férocement dilapidés, cette chanson-gigogne trouve effectivement un curieux équilibre au dessus du chaos, une stabilité dans le bordel. Ce psychédélisme méchant et mal peigné vient de Leeds, mais vise le cosmos : les trous noirs, surtout.
JEUDI 25
Casual Sex Stroh
Expression intraduisible en Français, à moins de la transformer en phrase nettement moins punchy, Casual Sex décrit le sexe sans ficelles, sans lendemain, sans promesses : le sexe pour le sexe. Même dans la pudibonde presse anglaise, on parle beaucoup actuellement de Casual Sex, ultimes héritiers à Glasgow d’une longue tradition de groupes locaux à guitares frénétiquement besognées, de Josef K à Franz Ferdinand. Et franchement, on regrette le nom de ce groupe : on imagine même volontiers une relation riche, longue et passionnée avec ces gandins au rock théâtral et surexcitant.
VENDREDI 26
Leopard Of Honour Visions Of Garuda
Que l’on nous excuse : on ne peut pas s’empêcher d’encore et toujours revenir à Manchester. Mais aucune accusation de favoritisme ne résiste quand on tient, depuis des mois déjà, un petit génie de la production insolite à la hauteur du jeune Leopard Of Honour, ancien rocker des garages et blogger impénitent. Car si on ne comprend pas très bien comment il parvient à rendre si suave et chaude sa fusion à froid de nappes oniriques, de chant évasif, de beats affolés et de handclaps rondouillards, on sait qu’on ressort systématiquement de cette chanson radieux et les oreilles bizarrement décollées – l’appel du large, sans doute.
SAMEDI 27
Be Quiet Infancy
Premier single pour ces très jeunes bordelais, visiblement passionnés d’histoire, voire d’archéologie. Car c’est un monde disparu – le New York de la no-wave, le Manchester de la cold-wave – qu’adulent ces érudits rêveurs. Ce qui ne les empêche pas de danser fermement, sur un Infancy dont le beat paumé et les tsunamis de synthés descendent directement de Blue Monday. Pas étonnant que le groupe ait déjà assuré la première partie des américains de Ratatat : même façon de rêvasser et de se dandiner naïvement alors que la musique est aussi peu simpliste que le théorème de Herbrand-Ribet. Maths + poésie = t’es sûr de pécho.
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DIMANCHE 28
Parlour Flames Manchester Rain
Fans d’Oasis, de beauté, de raffinement et de grâce… Ils vous ont manqué, cruellement, lui, sa gouaille, sa mine réjouie et sa guitare fine : ne pleurez plus, Bonehead est de retour. On était un peu inquiet depuis 1999 et son départ d’Oasis par le soupirail, salué comme il se doit par Noel Gallagher : “C’est quand même pas comme si putain de McCartney quittait les putains de Beatles”. Ou un truc du genre. On savait qu’il jouait parfois avec Mike Joyce et Andy Rourke, c’est en compagnie d’un autre mancunien, le poète Vinny Peculiar, qu’on le retrouve aujourd’hui, pour un premier album enregistré avec la clique de Badly Drawn Boy. Pour des chansons nettement plus riches et charmantes qu’on aurait imaginé.
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