Vous avez loupé les morceaux, découvertes et tubes publiés quotidiennement par JD Beauvallet? Hourra : ils sont tous ici.
LUNDI 11
Rhye The Fall
On ne sait pas où mènera ce projet assez fascinant dans son indécision, qui peut s’assoupir en une soul inoffensive à la Sade comme devenir une force obscure à la xx. Et si on faisait confiance à ces Canado-Danois de Los Angeles pour refuser de choisir entre soul pâle et expérimentations sombres, pour continuer à jouer ainsi en équilibre ? Disponible depuis des mois en streaming, The Fall devient leur premier single pour une major. L’occasion de tourner une vidéo logiquement sexuelle, mélancolique et un rien étrange : le sceau de cette musique.
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MARDI 12
Barbarossa The Load
Espoir de la branche la plus rêveuse du nu-folk anglais, Barbarossa ne s’est jamais vraiment encombré de ces dogmes imbéciles qui séparent parfois encore (mon dieu, en 2013…) les musiques organiques et synthétiques. Longtemps résident du collectif Fence, réputé pour sa grande liberté et tolérance, il continue d’agencer electronica et songwriting, en une pop voluptueuse et abstraite : pas étonnant qu’il tourne en ce moment avec Poliça, autre groupe aux frontières mouvantes, ou qu’il ait signé avec Memphis Industries, un des labels anglais les plus ouverts à ces groupes aux origines non-contrôlées.
MERCREDI 13
The Wooden Wolf A Little Bit Of Cryin’
Dans le Sundgau, au sud de l’Alsace, Elliott Smith et Will Oldham ont fait des dégâts dans les cœurs fissurés de Wooden Wolf. A quoi reconnaît-on le passage de ces romantiques dans des chansons principalement boisées ? A cette solennité qui refuse l’austérité, à cette opulence qui dédaigne le spectaculaire, à cette façon de jouer un folk recueilli enrichi de refrains pop, de mélodies qui s’emparent de la mémoire et la réduisent à l’esclavage. Surtout que The Wooden Wolf possède, en plus d’un sens raffiné des ambiances troubles, une voix parfaitement amochée et puissante pour incarner des chansons qui prolongent le Jura jusqu’aux Appalaches.
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JEUDI 14
As Elephants Are Youth Blood
Eléphants dans un magasin de porcelaine ? Le groupe anglais pourrait effectivement vite virer à l’épique, au colossal, au grandiloquent. Mais il tient, chanson après chanson distillées sur le net, son lyrisme ardent en laisse, avec une urgence, une noirceur et une densité qui donnent autant envie de sauter en l’air que de s’effondrer sur le lit. Un genre de chaud-froid d’enthousiasme et d’abattement qui fait d’eux de redoutables faux-amis pour les Maccabees ou Interpol par exemple. Youth Blood = mauvais sang.
VENDREDI 15
Sir Sly Ghost
Dans les salons où l’on cause en buvant de la frozen margarita et en prenant des airs de conspirateurs, on parle beaucoup de ce trio de Los Angeles. Sorti la semaine dernière en single, leur Ghost se charge d’assurer la défense du groupe face à d’éventuels procès en belles gueules, en fakerie préfabriquée. Car sous ses faux airs de boy-band, Sir Sly se révèle un étonnant hybride electro-lyrique, empruntant autant l’emphase d’une certaine stadium pop à voix éraillée pour faire chialer les ménagères que le minimalisme synthétique de marchands de spleen en gros comme Depeche Mode. Ceci dit, d’ici l’été, on voudra sans doute leur casser les tibias à la pioche.
SAMEDI 16
Nini Raviolette Suis-je normale ?
C’est samedi, c’est Raviolette : à l’occasion de la sortir d’une brillante double compilation consacrée au label Celluloid – Change The Beat, The Celluloid Records story 1980-87, où l’on assiste en direct à la naissance du hip-hop moderne et à l’émancipation par l’absurde de la new-wave –, on replonge pour Nini Raviolette et son presque tube de l’année 1980. C’était un an avant le O Superman de Laurie Anderson – et visiblement, la Française n’était pas tombée dans l’oreille d’une sourde.
DIMANCHE 17
Freedom Fries Friends & Enemies
Il faut être culottée, quand on est Française et que l’on travaille aux Etats-Unis, pour chanter en parfaite ironie dans un groupe baptisé Freedom Fries. Mais Marie Seyrat et son acolyte Bruce Driscoll savent qui appréciera ou non la référence goguenarde aux French bashers : leur single ne s’appelle pas Friends & Enemies pour rien ! Et ici, on est plutôt friend de cette pop-song nonchalante, rebondissante, et notamment de cette basse joufflue, gourmande, qui dit à toutes les têtes de dodeliner à l’unisson.
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